6 juillet, 2018En effet, en Belgique, un tribunal correctionnel a fait du droit de grève un délit pénal en condamnant un responsable syndical pour "entrave méchante à la circulation" à la suite d'un piquet de grève organisé près du port d'Anvers il y a deux ans.
Un autre militant syndical a été lavé de toute accusation.
Ce jugement prononcé contre le président de la section d'Anvers de l'affilié belge d'IndustriALL Global Union, FGTB-ABVV, fait suite à une action de protestation, pourtant pacifique, le 24 juin 2016, avec des piquets de grève sur certaines voies d'accès au port.
Dans un communiqué réagissant au prononcé du jugement, la FGTB-ABVV a écrit :
"Pour nous, syndicats, cette condamnation est une vraie gifle car, à l’avenir, de telles actions deviendront quasi impossibles, étant entendu qu’elles seraient menacées de poursuites au pénal. La défense des intérêts des travailleurs doit apparemment céder le pas à la liberté absolue des automobilistes de circuler sans entraves et en toutes circonstances."
Le Secrétaire général d'IndustriALL Kemal Özkan a déclaré :
"Ce jugement est totalement inacceptable et constitue un dangereux précédent. Le droit de grève est sacrosaint pour les syndicats, et si ce droit leur est enlevé en Belgique, au cœur même de l'Europe, cela peut se répéter n'importe où."
Ce jugement s'inscrit dans une répression du droit de grève qui ne dit pas son nom en Europe, comme on a pu le constater en Espagne (chez Airbus où huit syndicalistes ont été incarcérés pour avoir fait grève), en France et en Grèce.
La FGTB-ABVV prévoit de faire appel de ce jugement.