18 février, 2015Le 12 février, plus de 40 représentants syndicaux de firmes européennes de l'habillement et de la grande distribution signataires de l'Accord étaient réunis à Bruxelles pour discuter de la manière dont ils peuvent apporter un soutien concret et assurer plus de protection à leurs collègues du Bangladesh.
L'Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, signé après la catastrophe du Rana Plaza qui avait coûté la vie à plus de 1.100 travailleuses et travailleurs de l'habillement en avril 2013, fera date en matière de responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). C'est la première fois que des organisations syndicales et des marques de vêtement mondiales collaborent pour contrôler un instrument juridiquement contraignant de ce type.
L'Accord comporte six éléments essentiels :
- Un accord quinquennal juridiquement contraignant entre les marques et les syndicats pour assurer la sécurité du cadre de travail dans l'industrie de la confection au Bangladesh
- Un programme d'inspection indépendant pris en charge par les marques et auquel participent les travailleurs et les syndicats
- La publication de tous les rapports d'inspection des usines et des plans de correction
- L'engagement par les marques signataires de mettre à disposition des fonds suffisants pour les mesures correctives et pour le maintien des relations d'approvisionnement
- Des comités de santé et sécurité démocratiquement élus dans toutes les usines chargés de déceler les risques pour la santé et la sécurité et d'agir en conséquence
- L'implication du personnel par un programme de formation approfondi, une procédure pour le dépôt de plaintes et le droit de refuser un travail dangereux.
La réunion de Bruxelles a examiné les pressions que les représentants des travailleurs européens des comités d'entreprise européens et locaux et les structures syndicales peuvent exercer sur leurs propres employeurs afin qu'ils remplissent leurs engagements vis-à-vis des travailleurs de leurs fournisseurs et sous-traitants, comme le prévoit l'Accord. Le contrôle, l'investigation, l'utilisation des outils institutionnels dont disposent les travailleurs des multinationales européennes - comme les comités d'entreprise européens (CEE) ou les représentants des salariés au conseil d'administration - et l'action syndicale traditionnelle sont autant de moyens qui ont été discutés.
Cette réunion était organisée par le Pôle européen de compétence en matière de participation des travailleurs de l'Institut syndical européen (ETUI), en collaboration avec IndustriALL Europe, IndustriALL Global Union, UNI Global Union et UNI-Europa.