14 novembre, 2019Depuis janvier de cette année, les travailleurs et travailleuses de PEPMACO aux Philippines qui essaient de s’organiser syndicalement sont confrontés à une attitude antisyndicale et à de la violence. Les syndicats d’IndustriALL du pays condamnent cette attitude et appellent la direction de l’entreprise et le gouvernement philippin à respecter les droits fondamentaux des travailleurs.
Les syndicalistes sont confrontés à une répression croissante aux Philippines. Les dix affiliés d’IndustriALL aux Philippines ont exprimé leur solidarité avec les luttes des travailleurs et travailleuses de PEPMACO, qui s’opposent à des licenciements et résistent au harcèlement d’hommes de main ainsi que de la police.
Ces travailleurs et travailleuses de PEPMACO remettent en cause leur statut de temporaires sur le long terme. Leur inquiétude augmente également de plus en plus par rapport à leur santé et leur sécurité alors que l’employeur les force à manipuler des produits chimiques inconnus qui provoquent des affections cutanées.
Lorsque PEPMACO a renvoyé 36 temporaires en janvier de cette année et planifié le licenciement de 200 autres, ceux-ci se sont organisés syndicalement et ont fait enregistrer le Syndicat des travailleurs de PEPMACO le 29 janvier.
“L’employeur a réagit en licenciant des dirigeants syndicaux clé ; 148 autres travailleurs et travailleuses ont été mis dehors après avoir refusé de prester des heures supplémentaires,”
indique Julius Carandang, de l’affilié d’IndustriALL Alliance des métallurgistes des Philippines (MWAP).
La MWAP syndique des travailleurs et travailleuses de PEPMACO depuis 2018.
Les travailleurs et travailleuses, frustrés, sont partis en grève et se sont installés devant PEPMACO le 24 juin. Au cours de la nuit, des hommes de main, sans doute recrutés par PEPMACO, s’en sont pris violemment aux grévistes : douze d’entre eux ont dû se rendre à l’hôpital pour y faire soigner leurs blessures.
Nullement découragés par ces violentes intimidations, les travailleurs persistent et maintiennent un piquet de grève devant l’entreprise.
“Les affections cutanées sont en fait très graves et l’entreprise doit prendre des mesures immédiates pour protéger la sécurité de tous les salariés de l’usine. Le Département du travail et de l’emploi doit mener une inspection exhaustive des produits chimiques non-identifiés utilisés au sein du processus de fabrication,”
martèle Annie Adviento, Secrétaire régionale d’IndustriALL auprès du bureau pour l’Asie du Sud-est
La précarisation des contrats d’emploi est un problème aux Philippines, où l’employeur a actuellement toute latitude pour exploiter les travailleurs. Les affiliés d’IndustriALL aux Philippines font pression pour l’adoption d’un projet de loi pour mettre fin à ce phénomène et garantir les droits des travailleurs.