12 février, 2015En prévision de la fusion des deux géants du ciment Holcim Ltd. et Lafarge S.A., les syndicats qui détiennent dans leurs rangs des salariés des deux entreprises joignent leurs forces aux Philippines. Les syndicats expriment leurs revendications en matière de sécurité de l’emploi, de protection de la liberté syndicale et de négociation collective.
Réunis à l’occasion d’une assemblée nationale d’actionnaires sur la viabilité dans l’industrie du ciment aux Philippines (PCWC) et dans le contexte de la fusion Lafarge/Holcim, les syndicats locaux affiliés au Conseil des travailleurs du ciment aux Philippines, membre de IndustriALL, ont examiné l’impact potentiel de la fusion sur les conditions de travail.
L’assemblée d’actionnaire du 9 février s’est tenue à Quezon, immédiatement après l’annonce par Holcim et Lafarge du projet de vente d’actifs à Cement Roadstone Holding (CRH), un groupe irlandais de matériaux de construction, dans le cadre du projet de fusion qui comprend des actifs aux Philippines.
Selon les renseignements recueillis, des actions de Lafarge Republic, Inc. (LRI) ont été offertes à l’achat. Plusieurs actifs spécifiques qui étaient jusqu’ici en possession du groupe Lafarge doivent être vendus à des acquéreurs tiers potentiels.
Le dialogue entre actionnaires a donné un aperçu de la situation dans l’industrie mondiale du ciment et de l’état d’avancement du processus de fusion des deux multinationales géantes. Il a permis de souligner le fait que des salariés doivent être présents dans les discussions menées à différents niveaux, notamment pour la consolidation des droits des travailleurs et travailleuses dans le respect de la campagne mondiale “Pas de fusion sans droits des travailleurs” menée par IndustriALL, l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB).
Un véritable dialogue basé sur un respect mutuel et de bonnes relations de travail est indispensable,
a affirmé Kemal Özkan, secrétaire général adjoint de IndustriALL Global Union, qui était présent à l’assemblée d’actionnaires aux Philippines.
L’acquéreur des cimenteries dans le cadre du désinvestissement aux Philippines doit assurer la mise en place d’une politique sociale avec une véritable information, une consultation et un processus de négociation,
a ajouté Özkan.
Le dialogue entre les syndicats et Holcim reste sombre. “Il est assez inhabituel que Holcim garde le silence, alors que les syndicats des quatre usines Holcim ont demandé l’année dernière l’établissement d’un dialogue avec la direction, mais sans grand effet”, a dit Macario Noble, président de PCWC.
Présent à la réunion, un responsable du service du travail a déclaré que la fusion ne doit pas résulter d’un déplacement de travailleurs et travailleuses, et qu’elle doit prendre l’engagement d’un dialogue tripartite pour examiner plus en détail la viabilité de l’industrie dans le cadre d’une approche équilibrée.
Pour conclure la réunion, les syndicats participants ont tous demandé une “absence de fusion dans le cas où il ne serait pas tenu compte des droits des salariés”, et si le processus de fusion doit aller de l’avant, alors l’impact négatif doit être réduit à un minimum, sinon totalement évité. “Nous invitons fortement notre gouvernement à intervenir et à prendre les mesures qui s’imposent pour s’assurer que les salariés ne seront pas les perdants dans ce projet qui prend davantage soin des intérêts des actionnaires que de ceux des salariés du monde entier”, a dit Noble.