26 septembre, 2016NT Philippines, entreprise aux capitaux japonais, viole les droits des travailleurs au sein de la Zone économique de Cavite aux Philippines.
NT Philippines est un important fournisseur de sociétés d’électronique comme Flextronics et Apple ainsi que de constructeurs automobiles tels que Mitsubishi, Hyundai, Delphi, Jaguar, Kia, Chrysler et Ford, entre autres.
L’entreprise a recours à de l’externalisation bidon et harcèle les militants syndicaux. En dépit de revendications répétées des travailleurs en vue de régulariser leur statut, la direction refuse de s’exécuter et continue à harceler le Syndicat des travailleurs de NT Phils. Inc. qui se bat en faveur des droits des travailleurs. Ce syndicat fait partie de la Confédération du Travail et des Services sociaux associés (CLASS), un affilié d’IndustriALL Global Union.
Depuis la fondation du syndicat, les près de 900 travailleurs et travailleuses de NT Philippines ont lutté pour la régularisation au sein de l’entreprise de l’agence externe bidon. Le syndicat et la CLASS ont soulevé le litige auprès du ministère du travail qui a tranché en faveur des travailleurs, a déclaré l’agence illégale et ordonné à l’entreprise d’intégrer les travailleurs et travailleuses sans perte de leurs droits d’ancienneté.
L’entreprise ne s’est pas conformée à cette ordonnance. Les travailleurs attendent patiemment que cette revendication, comme d’autres, tel le paiement de congés d’ancienneté ou autres avantages prévus par la loi ou issus de la pratique habituelle, soit mise en pratique.
L’entreprise a recours à des tactiques et de la propagande anti-syndicales et tente de discréditer le syndicat en répandant la menace de la fermeture de l’usine si ses acheteurs viennent à savoir que les travailleurs se syndiquent.
L’entreprise a une nouvelle fois violé les droits syndicaux en déplaçant le Président du syndicat, Randy Ramos, qui a été transféré dans une entreprise sœur, où il continue à être harcelé et isolé des autres travailleurs et représentants syndicaux.
“Je me sens humilié par ce que l’entreprise nous fait, moi-même ayant été écarté de mes collègues et affecté à un poste où on ne me donne rien à faire. On ne m’a même pas attribué un casier et un endroit où me tenir. La direction m’a dit de me tenir où je voulais, car elle ne se souciait plus de moi”, a confié Ramos, le président du syndicat.
Ces comportements de harcèlement et d’intimidation de la part de l’entreprise ont décidé le syndicat et la CLASS à déposer un certain nombre de plaintes contre NT Philippines auprès du bureau de Cavite du ministère du travail, de la commission de conciliation et de médiation ainsi que de l’unité d’arbitrage. Les revendications sont le retour du président du syndicat à son poste antérieur et le respect du droit de syndiquer.
“Nous exigeons que NT Philippines ainsi que ses principaux acheteurs respectent le droit des travailleurs et se montrent à la hauteur de leur engagement par rapport aux droits des travailleurs reconnus au plan international. De plus, nous revendiquons un dialogue immédiat avec l’entreprise pour qu’elle adhère à la mise en œuvre de la régularisation de ses travailleurs”, a déclaré Concepcion Dodd, Présidente de la CLASS.
La Secrétaire régionale d’IndustriALL pour la région Asie du Sud-est, Annie Adviento a indiqué :
“L’intimidation, le harcèlement et la propagande de NT Philippines à l’encontre du syndicat sont inacceptables et contreviennent clairement aux normes internationales du travail. Le Ministère du Travail a ordonné à l’entreprise de régulariser sa main d’œuvre. L’entreprise doit se mettre en ordre et reconnaître le droit des travailleurs et travailleuses à se syndiquer.”
NT Philippines est un important fournisseur de Multek et d’autres grandes marques du domaine de l’électronique et de l’automobile et produit des circuits imprimés souples pour des téléphones mobiles, des bougies et autres composants destinés à l’automobile.