5 mars, 2015IndustriALL Global Union se rallie à ses affiliés brésiliens et les soutient dans la lutte qu’ils mènent actuellement pour que le géant pétrolier Petrobras puisse continuer d’appartenir au secteur public. Au moment où l’entreprise est en proie à un grave scandale et à une crise, les syndicats disent: inculpez les personnes coupables de corruption, mais Petrobras est une part de nous.
Étant la plus grosse entreprise du pays, les problèmes de Petrobras ont des répercussions graves. Mais des capitaux privés et étrangers, avec le soutien de politiciens de droite, tentent d’utiliser à leur avantage les ennuis actuels de l’entreprise pour faciliter la liquidation de Petrobras quand le cours de ses actions est au plus bas. Petrobras, qui appartient à l’État brésilien dans la proportion de 64 per cent, a longtemps été et reste l’un des principaux piliers de l’économie brésilienne.
La fédération des travailleurs du pétrole FUP-CUT et l’organisation qui la coiffe CNQ-CUT avec la CNM-CUT, ont mené de puissantes manifestations sous la bannière “Petrobras É Nossa”. Lors du rassemblement à Rio de Janeiro le 24 février, le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a déclaré:
L’accord-cadre mondial avec notre partenaire Petrobras appartient au peuple brésilien et à ses travailleurs et travailleuses. Cela rend les détournements financiers de l’entreprise encore plus scandaleux. Toutefois, on ne peut pas permettre la liquidation de cet important patrimoine à un prix défiant toute concurrence au moment où l’entreprise connaît une crise, ce qui aggraverait encore la situation.
Les syndicats et les mouvements sociaux se mobiliseront pour la journée nationale d’action fixée au 13 mars pour la défense de Petrobras. Cependant, les organes de la presse financière brésilienne critiquent violemment le gouvernement et demandent une privatisation. En outre, l’agence de notation financière Moody a déclassé les titres Petrobras à l’état de pacotille.
Lucineide Varjão Soares, présidente de la CNQ-CUT a indiqué dans sa déclaration:
Nous avons combattu la même campagne en 1948: Le pétrole nous appartient! Nous avions gagné à l’époque et empêché le transfert de cet actif au capital étranger. Petrobras subit une attaque. La corruption ne peut pas servir de prétexte au démantèlement de toute une chaîne de production de pétrole et de gaz, qui est l’œuvre des travailleurs et travailleuses. Nous défendrons vigoureusement notre trésor national et nos emplois.
Le scandale a été révélé quand un ancien directeur de Petrobras a admis l’existence d’un vaste système de dessous-de-table et de gratifications, après son arrestation en mars 2014 pour blanchiment d’argent, pour tenter de se faire notifier un chef d’accusation moins grave. Des cadres de Petrobras sont accusés de conspiration illégale avec un cartel des principales entreprises de construction du Brésil pendant dix ans.
Le procureur général du Brésil a demandé hier à la Cour suprême l’autorisation d’enquêter sur 54 personnes non spécifiées, membres du Parlement dans la plupart des cas.