20 janvier, 2023Le Service national du renseignement (NIS) a perquisitionné à deux reprises les bureaux de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU), prétextant que certains de ses membres violaient la Loi sur la sécurité nationale.
Le 18 janvier, le NIS et la police nationale coréenne on effectué une descente qui a duré 10 heures au siège de la KCTU, accusant de violation de la Loi sur la sécurité nationale deux membres de ses affiliés, le Syndicat des travailleurs coréens du métal (KMWU) et le Syndicat des travailleurs coréens de la santé et de la médecine (KHMWU).
Des membres du comité exécutif central de la KCTU ont donné une conférence de presse, le 19 janvier 2023, pour protester contre cette perquisition. Dès le lendemain, le 20 janvier, des dizaines d'agents du NIS ont investi pendant des heures le 13e étage de l'immeuble de bureaux qu'occupe la KCTU.
Par haut-parleurs, la police a annoncé aux passants qu'une perquisition et une saisie étaient en cours à la KCTU pour violation de la Loi sur la sécurité nationale. Le texte du mandat a aussi circulé sur les médias locaux.
Ces attaques se produisent sous l'égide du nouveau président élu issu du parti Pouvoir au peuple, Yoon Seok-youl. Celui-ci prône une ligne dure face aux syndicats. Il a récemment rejeté la demande de tarif minimum de transport pour les 25.000 camionneurs membres du syndicat Solidarité des routiers et transporteurs et a signé une ordonnance leur intimant de reprendre le travail.
La KCTU a critiqué le recours à cette loi draconienne et conteste cette campagne de dénigrement agressive s'appuyant sur des centaines de policiers, d'agents du renseignement et utilisant inutilement du matériel de lutte contre l'incendie. Un millier de policiers ont été déployés dans le pays pour enquêter sur ces prétendues infractions à la sécurité.
"Il est désespérant de voir une démocratie qui a mis des décennies à se construire foulée au pied par un président démocratiquement élu. Les institutions des Nations unies en charge des droits de l'homme ont préconisé à plusieurs reprises l'abrogation de cette loi. Cette opération très médiatisée du NIS n'est pas seulement disproportionnée, elle vise aussi à intimider le mouvement syndical,"
a déclaré le président de la KCTU, Yang Kyeung-Soo
“IndustriALL Global Union appelle le président coréen à cesser ces intimidations contre les syndicats démocratiques coréens. Nous exhortons le président Yoon à se concentrer sur les revendications des syndicats pour une réforme de la législation du travail,"
a déclaré le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie.