20 janvier, 2021En décembre, la Fédération des travailleurs du textile du Pérou (FNTTP) a remis à la Commission du travail et de la sécurité sociale un document intitulé “Plate-forme de revendication pour une industrie du textile et de la confection équitable et durable”.
Cette plate-forme comprend une série de propositions destinées aux employeurs et au gouvernement afin de promouvoir une politique industrielle durable dans le secteur du textile. Elle reprend des propositions visant à retirer les lois antisyndicales qui frappent le secteur, à mettre en place des mesures de protection de l’emploi décent ainsi que d’autres dispositions visant à sauvegarder la production nationale.
Les représentants des syndicats ont rencontré le Vice-président de la Commission et le Président du Congrès pour leur expliquer qu’une politique industrielle durable doit inclure une mise en œuvre effective des normes du travail.
Cela inclut le respect du droit à la syndicalisation, la promotion de la négociation collective, la promotion du dialogue social, la mise à disposition de ressources pour l’inspection du travail et des législations du travail qui limitent le travail précaire.
La demande de retrait de la loi n° 22342 promouvant les exportations non traditionnelles ne date pas d’hier, mais elle est encore plus urgente aujourd’hui s’agissant de protéger les travailleurs et travailleuses pendant la crise, affirme le syndicat.
La loi permet aux entreprises qui produisent pour l’exportation d’engager du personnel en vertu de contrats à court terme pour répondre à des commandes d’exportation spécifiques. La FNTTP fait valoir que les fonctions que ces travailleurs et travailleuses exercent sont permanentes : le poste était antérieur à l’embauche de la personne et continuera d’exister une fois le contrat terminé.
La FNTTP affirme en outre que la loi est utilisée pour priver les travailleurs et travailleuses de leurs droits, tels que la sécurité de l’emploi, le salaire vital, l’accès à la couverture santé et aux pensions ainsi que le droit de se syndiquer et de négocier collectivement. Elle viole les normes internationales et les codes de conduite des enseignes mondiales qui s’approvisionnent au Pérou et n’est pas viable.
“Nous remercions le Président du Congrès d’avoir personnellement écouté les problèmes de milliers de travailleurs et travailleuses du textile syndiqués et non syndiqués. En cela, nous avons repris un combat commencé il y a quelques années en vue d’abroger la loi n° 22342. Nous continuerons à faire campagne et à manifester dans les rues. Nous parviendrons à nos fins par des actions et la solidarité,”
a indiqué la FNTTP, qui a poursuivi les manifestations pour promouvoir ses revendications tout au long des mois de décembre et janvier.
Laura Carter, Secrétaire régionale adjointe d’IndustriALL, a déclaré :
“Lorsque Fujimori a mis en place la loi n° 22342 en 1978 en tant que mesure temporaire, ce fut une honte. Aujourd’hui, 40 ans plus tard, ce l’est toujours et dans une plus large mesure encore.
Ces conditions de travail abusives doivent cesser. Si le secteur textile péruvien veut un avenir dans un monde en mutation, il doit être équitable et durable et reposer sur le travail décent ainsi que le dialogue social.”