4 avril, 2023L'augmentation de la demande de métaux et minéraux critiques nécessaires à une transition énergétique propre vers un avenir sobre en carbone a incité beaucoup de compagnies minières multinationales à diversifier leurs activités, ouvrant aux syndicats des possibilités d'organiser leurs chaînes de valeur globales, notamment en se concentrant sur des secteurs industriels tels que l'automobile, l'énergie, l'exploitation minière, le pétrole et le gaz.
Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge des mines, déclare :
"Les syndicats ont la possibilité d'augmenter les taux de syndicalisation chez South32. L'accent étant dorénavant sur les ESG, fruit de la législation contraignante sur le devoir de diligence dans les chaînes d'approvisionnement, la transition vers des ressources minières sobres en carbone ouvre aux syndicats une voie pour promouvoir les droits des travailleurs. Il s'agit là d'un changement majeur. Mais pour que la syndicalisation soit efficace, il faut que les syndicats cartographient les chaînes d'approvisionnement pour guider leur action. Cela implique de constituer des bases de données sur ces chaînes d'approvisionnement et sur les taux de syndicalisation.
Telles sont les grandes questions qui ont été discutées lors d'une réunion en ligne, le 23 mars, sur le thème Cartographier l'empreinte globale de South32, son taux de syndication et ses chaînes d'approvisionnement mondiales; durabilité et Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), carences de redevabilité; et perspectives pour le réseau mondial.
Pour Dominic Lemieux, coprésident du secteur des mines d'IndustriALL :
"La transition énergétique est une opportunité en matière de recrutement. Or, au Québec, les travailleurs affectés à l'abattage, au concassage et au transport sont employés par des sous-traitants, d'où la difficulté de susciter une solidarité ouvrière dans les mines. En outre, les travailleurs contractuels hésitent à se dresser contre l'employeur de crainte de perdre leur emploi."
On retrouve aussi ces conditions de travail précaires en Australie, quoique des avancées aient été obtenues par des modifications de la législation du travail susceptibles de bénéficier financièrement aux travailleurs. Dans certaines mines, les syndicats envisagent de recourir à la grève pour améliorer les conditions de travail, en particulier pour les travailleurs contractuels.
Greg Busson, secrétaire de district du Syndicat australien de la construction, la sylviculture, du secteur maritime, de la mine et l'énergie (CFMEU), explique :
"Les syndicats australiens du secteur minier ont mené des campagnes payantes chez South32. Mais beaucoup de combats ont été livrés en coulisse, ce qui a permis de meilleures relations avec l'employeur et la signature de conventions collectives."
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, la transition vers l'énergie verte sera intense et la demande de véhicules électriques et de dispositifs de stockage devrait décupler. L'accent mis sur les ESG et l'adoption par les compagnies minières de normes relatives à la diligence raisonnable en matière de droits humains et d'exploitation durable doivent inciter les syndicats à réclamer le respect des droits fondamentaux au travail ainsi que le travail décent. Les fournisseurs et les sous-traitants doivent adhérer à ces normes sous peine de devenir la cible de rapports sur la durabilité en leur défaveur.
Actuellement, South32 extrait de l'alumine, de l'aluminium, de la bauxite, du cuivre, du manganèse, du nickel, du plomb, de l'argent et du zinc en Afrique du Sud, en Australie, au Brésil, au Chili, en Colombie et au Mozambique. Elle extrait aussi du charbon thermique pour ses raffineries et ses fonderies.