22 février, 2018Neuf personnes ont entamé une grève de la faim illimitée parce que le gouvernement n'a pas remboursé en totalité les millions de dollars de salaires impayés depuis 2015 aux mineurs ukrainiens.
Les grévistes de la faim, dont cinq dirigeants du Syndicat indépendant des mineurs d'Ukraine (SIMU), affilié à IndustriALL Global Union, et quatre mineurs de la compagnie d'État Selidovuhillya, ont entamé leur action après l'échec des négociations avec le ministre de l'Énergie et du Charbon, le 21 février.
Quelques jours plus tôt, 7.000 mineurs de Selidovuhillya avaient mené une grève de trois jours, du 14 au 16 février, pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. Le gouvernement a réagi en versant 13,5 millions $ au secteur charbonnier, dont 3,4 millions aux mineurs de Selidovuhillya. Or, 4,5 millions manquent encore. Le total de la dette salariale envers l'ensemble de l'industrie charbonnière d'Ukraine est estimé à 18,7 millions $.
Les protestataires réclament le versement intégral des arriérés de salaires, une hausse des salaires correspondant à l'inflation, et des investissements dans la santé et la sécurité, en particulier pour des équipements de protection individuelle. Selon le SIMU, 18 mineurs ont perdu la vie dans les charbonnages ukrainiens l'an dernier.
Ils réclament aussi la restitution des réserves de charbon "volées" après de récentes informations suivant lesquelles l'État a vendu des bassins houillers parmi les plus rentables à une compagnie privée ayant des liens avec le fils de l'ancien Président ukrainien Viktor Ianoukovitch.
D'autres mineurs de Selidovuhillya, dont le siège est situé dans la région de Donetsk, en Ukraine, entendent protester dans les villes de Selidovo et Novogrodivka.
Les affiliés d'IndustriALL, le Syndicat des travailleurs de l'industrie charbonnière d'Ukraine et le SIMU, appellent le gouvernement à entamer un dialogue social sérieux.
Mychaïlo Volynets, le Président du SIMU, déclare :
"La réunion avec le ministre a montré que nous sommes dans une impasse. Il est essentiel que les salaires soient versés en totalité, d'arrêter la corruption dans cette industrie, de nommer les gérants des compagnies et de mines sur le mérite uniquement, et d'instaurer un dialogue social effectif avec les syndicats."
Valery Mamchenko, le Vice-président du Syndicat des travailleurs de l'industrie charbonnière d'Ukraine, déclare :
"Un développement des mines de l'État est possible dans un environnement stable, mais les salaires doivent être payés dans les délais. L'an dernier, 2,8 milliards de hryvnia (100 millions $) ont été alloués au développement de l'industrie charbonnière, notamment au fonds salarial; mais cette année, c'est moins de la moitié."
Valter Sanches, le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, a écrit dans sa lettre au Premier ministre d'Ukraine :
"Nous exhortons le gouvernement ukrainien à relancer le dialogue social avec les syndicats et à prendre des mesures effectives pour résoudre les problèmes de l'industrie charbonnière. Nous sommes solidaires de nos affiliés et de nos camarades mineurs d'Ukraine; nous appuyons leurs revendications légitimes et demandons que soient prises les dispositions légales nécessaires pour protéger les droits des travailleurs."