3 février, 2015Nissan Motor Company a refusé l'offre de médiation du gouvernement américain dans le conflit qui l'oppose de longue date à l'United Autoworkers' Union (UAW) et à IndustriALL Global Union à propos de ses pratiques antisyndicales aux États-Unis. Le Point de contact national (PCN) pour les Principes directeurs de l'OCDE, représenté par le département d'État américain, a déclaré vendredi que "les questions soulevées par l'UAW et IndustriALL sont fondées et avérées et elles méritent un complément d'examen."
L'UAW et IndustriALL ont accepté l'offre de médiation du PCN et ont participé, en novembre, à une séance d'information préliminaire avec des médiateurs du Federal Mediation and Conciliation Service qui leur ont expliqué la procédure.
"Manifestement, Nissan se comporte d'une certaine manière dans d'autres parties du monde, mais elle exploite démesurément les travailleurs aux États-Unis. Le fait que cette entreprise continue de nier la gravité de la situation et son refus de mettre fin à ces abus ou d'entamer un dialogue qui pourrait s'avérer positif pour les travailleurs comme pour l'entreprise sont absolument déraisonnables" a déclaré le Président de l'UAW, Dennis Williams.
Jyrki Raina, le Secrétaire général d'IndustriALL qui représente 50 millions de travailleurs dans le monde, dont 150.000 chez Nissan et la majorité du personnel de Renault dans le monde, s'est dit gravement déçu par cette annonce. "L'UAW et les affiliés d'IndustriALL ont tenté à plusieurs reprises de rencontrer Nissan North America pour trouver une solution. Le refus de Nissan de s'engager dans le processus de l'OCDE envoie un message très préoccupant à ses partenaires Renault et Daimler, ainsi qu'à la communauté mondiale des investisseurs." Et il ajoute : "Nous savons de Nissan qu'elle respecte les droits des travailleurs dans d'autres parties du monde, mais aux États-Unis, nous avons des cas démontrés d'intimidation et d'exploitation des travailleurs et de leurs communautés. C'est là un recul inquiétant de Nissan."
Le PCN américain a également indiqué avoir échangé des informations à ce propos avec les PCN du Japon, de France et des Pays-Bas, et que "ces PCN se tiennent à la disposition des parties pour leur apporter leur assistance." Nissan est une firme japonaise dont le groupe français Renault détient 43,4 pour cent du capital et l'Alliance Renault-Nissan est une société de droit néerlandais. Après la Déclaration finale du PCN américain, l'UAW et IndustriALL envisagent maintenant de porter l'affaire devant ces instances pour tenter de trouver une issue au conflit.
Le gouvernement américain recommande que Nissan "procède à un examen des droits au travail dans l'ensemble de ses activités" du point de vue du respect des Principes directeurs de l'OCDE et envisage d'autres formes de médiation pour régler les problèmes soulevés dans le cas de l'OCDE.
Lien vers la Déclaration finale : http://www.state.gov/e/eb/oecd/usncp/links/rl...