4 février, 2015À l’occasion de la Saint Valentin, le plus grand détaillant en joaillerie du monde est mis au défi de se débarrasser de ses fournisseurs de diamants et de l’or sales. Une coalition internationale de syndicats et d’associations environnementales en appellent à Signet pour que l’entreprise joigne l’acte à la parole par rapport à un approvisionnement responsable. Signez ici la campagne LabourStart.
Pour cette Saint Valentin, IndustriALL, le London Mining Network, Earthworks et LabourStart mettent au défi Signet, le plus grand détaillant en joaillerie du monde, d’exiger de son plus important fournisseur en diamants et en or, la multinationale minière Rio Tinto, de mettre bon ordre à ses pratiques pour y inclure le respect des droits des travailleurs, des populations indigènes et de l’environnement.
Avec des ventes annuelles de l’ordre de 6 milliards de dollars au plan mondial, les 1.400 bijouteries Kay et Jared sont présentes aux États-Unis dans chacun des états, 1,600 magasins Zales couvrent l’ensemble des États-Unis et du Canada et 500 boutiques Samuel et Ernest Jones affichent leur enseigne dans les plus importantes rues commerçantes du Royaume-Uni. La Fédération nationale de la distribution estime que 21% des consommateurs américains vont offrir un bijou à l’élu(e) de leur cœur à l’occasion de la prochaine Saint Valentin, alimentant ainsi les ventes de bijoux aux États-Unis, qui représentent 5 milliards de dollars.
La coalition appelle Signet à respecter aussi bien sa propre Politique d’approvisionnement responsable, que son engagement public de 2006 par rapport aux Règles d’Or de la campagne No Dirty Gold (pas d’or sale) en faveur de pratiques minières plus responsables. La Politique d’approvisionnement responsable de Signet déclare que l’entreprise est “engagée pour l’approvisionnement responsable de nos produits ainsi que pour le respect des droits de l’homme et nous attendons la même chose de nos fournisseurs partout dans le monde.” L’approbation des Règles d’Or, entérinées par plus de 100 détaillants de bijouterie de par le monde, engage le signataire à faire pression sur ses fournisseurs pour qu’ils s’alignent sur les Règles, qui découlent de législations largement acceptées en matière de droits de l’homme et de principes fondamentaux de développement durable.
Mais Rio Tinto est tristement célèbre pour fouler aux pieds les droits des syndicats, des communautés locales et de l’environnement.
La campagne de Rio Tinto pour saper le droit fondamental des travailleurs et travailleuses à se syndiquer et à négocier collectivement a récemment été mise en lumière dans le rapport Rio Tinto et son “Implication Directe”. Ces violations des droits des syndicats, des communautés locales et de l’environnement ont récemment été disséquées dans le rapport Inviabilité : La vilaine vérité sur Rio Tinto.
Le Responsible Jewellery Council (Conseil de la Joaillerie Responsable - RJC) a octroyé une certification à Rio Tinto, mais il se fait que malheureusement le RJC est largement biaisé. Il n’est pas indépendant : il est régi par le secteur, à l’exclusion des syndicats, de la société civile et des communautés locales concernées. Il n’est pas non plus transparent : il est impossible pour le grand public de pouvoir déterminer si une entreprise qui a la certification est en adéquation avec les propres règles de certification du RJC, sans parler de ce qu’il en est des droits de l’homme et des normes d’environnement internationales.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, indique : “Jusqu’à ce que Rio Tinto change radicalement de comportement, cette entreprise continuera à entacher la réputation de tous ses principaux partenaires commerciaux. Signet ne fait pas exception. Signet prétend que son implication dans des programmes d’audit social non-indépendants et gérés par le secteur est une réponse suffisante à nos préoccupations. C’est une insulte à tous ceux qui sont affectés par le comportement anti-social de Rio Tinto, à commencer par les clients de Signet.”
Le directeur de la campagne Pas d’Or Sale d’Earthworks, Payal Sampat, déclare : “Personne ne voudrait que ce qui symbolise son amour soit fait avec de l’or ou des diamants qui portent préjudice aux écosystèmes ou à des communautés locales. Signet ne peut apporter aucune garantie digne de ce nom que ses bijoux ne sont pas fabriqués avec des pierres ou de l’or sales. Il est grand temps que le plus grand bijoutier du monde donne un coup de balai au niveau de sa chaîne d’approvisionnement.”
Richard Solly, Coordinateur du London Mining Network, déclare : "Rio Tinto a un long passif de violations des droits fonciers des populations indigènes, de divisions de communautés locales, de pollutions des terres et des ressources aquatiques ainsi que de confrontations avec les syndicats.
Il existe des préoccupations tangibles et constantes par rapport aux impacts humains et environnementaux de ses activités d’exploitation de cuivre et d’or sur les sites d’Oyu Tolgoi en Mongolie et de Grasberg en Papouasie, où ses violations des droits des populations indigènes et ses destructions environnementales ont conduit le fonds de pension géré par le gouvernement norvégien à y désinvestir.”