4 avril, 2018Les travailleurs d'une usine de plastiques à capitaux chinois du Mozambique sont forcés de travailler dans des conditions abominables, suivant notre affilié SINTIQUIAF, qui représente plus de 15.000 travailleurs de la chimie et des industries connexes.
Le syndicat a visité IPED Plastics, une usine produisant des sacs en plastique dans la province de Maputo, où il a trouvé des travailleurs en sueur, exposés à la chaleur dégagée par les machines, dans des températures dépassant les 40 degrés. Aucun système de refroidissement et pas de douches pour permettre aux travailleurs de se rafraîchir après le travail.
Les travailleurs n'ont pas non plus de système de sécurité individuelle adapté et les blessures et coupures profondes sont fréquentes. En outre, si l'usine est équipée de barrières électroniques et de caméras de surveillance, aucune issue de secours en cas d'incendie n'est prévue et les travailleurs risquent leur vie. Il n'y a pas d'examens médicaux pour contrôler la santé du personnel de cette usine qui fonctionne au Mozambique depuis plus de 10 ans.
IPED verse à tous les travailleurs le salaire minimum de 5.965 Meticals (MZN), soit 98 $, quel que soit le type de travail ou le niveau de qualification de la personne. Le SINTIQUIAF réclame la fin de ce régime inéquitable. Il veut que les travailleurs soient payés plus que le salaire minimum qui ne représente même pas le panier de la ménagère, c’est-à-dire 16.000 MZN (264 $). Le syndicat accuse l'entreprise d'exploiter les travailleurs pour faire plus de profit alors qu'elle pourrait payer de meilleurs salaires.
Bartolomew Passado, le secrétaire du SINTIQUIAF en charge de l'organisation et des questions juridiques, sociales et de travail, qui a visité IPED Plastics, déclare :
"Bien que le SINTIQUIAF, comme d'autres organisations mozambicaines, se félicite de l'investissement étranger parce qu'il contribue à la création d'emplois et réduit le sous-emploi, il met en garde contre les soi-disant investisseurs qui engrangent des bénéfices en exploitant les travailleurs et en leur imposant des conditions malsaines et dangereuses pour de bas salaires."
À cela, Paule France Ndessomin, la Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, ajoute :
"La santé et la sécurité des travailleurs doit primer sur les profits. Ce qui se passe chez IPED Plastics est inacceptable et doit être condamné. Nous soutenons le SINTIQUIAF dans sa campagne pour l'amélioration des normes de santé et de sécurité et l'augmentation des salaires."