9 octobre, 2019Tel était le message des délégués du Sommet des mines pour l’Afrique sub-saharienne, qui s’est tenu le 8 octobre à Dar es Salaam, en Tanzanie. La réunion a rassemblé environ 150 délégués et experts du secteur venus de tout le continent.
Parmi les thèmes majeurs de la conférence, on retrouvait la valorisation, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, la sécurité et la Convention 176 de l’OIT ainsi que les mouvements illicites de capitaux.
La réunion a été ouverte par le Secrétaire général adjoint Kemal Özkan, qui a rendu compte du fait qu’il existe une crise des inégalités au plan mondial, mais que les syndicats des mines étaient aux avant-postes pour y apporter une réponse syndicale. Il a donné l’exemple du rapport Goodbye Neoliberalism publié par le syndicat affilié australien CFMEU.
Les dirigeants des affiliés locaux, Tamim Salehe du TUICO et Fred Hans Kipamila du TAMICO, ont présenté le travail de leurs syndicats et le Commissaire aux mines de Tanzanie, David Mulabwa, a présenté aux délégués les souhaits de bienvenue en Tanzanie. Il a ensuite brossé le tableau des priorités du gouvernement pour le secteur.
Notre Directeur du secteur, Glen Mpufane, a parlé du cycle en montagnes russes du marché des matières premières. Le mouvement actuel à la hausse est dû aux véhicules électriques, mais les richesses naturelles, souvent, ne contribuent pas au développement économique général.
“Le secteur des mines est comme un État dans l’État, avec des mouvements illicites de capitaux qui saignent les ressources du continent. La Vision pour l’industrie minière en Afrique montre le chemin du changement en direction d’une nouvelle vision économique, élaborée par les Africains au bénéfice de l’ensemble du continent,”
a-t-il indiqué.
Le coprésident régional et Président du NUM Joseph Montisetse a déclaré :
“Nos matières premières sont exportées et nous restons sur le carreau, dans la pauvreté. C’est pourquoi le thème de la valorisation doit se trouver à l ’ordre du jour de tout syndicat.”
Le Vice-président d’IndustriALL, Issa Aremu du Nigeria a déclaré :
“Nous devons transformer la malédiction des ressources en bénédiction des ressources.”
Pierre de Pasquale s’est exprimé sur le recours à l’Indice minier responsable pour évaluer dans quelle mesure les compagnies se conformaient à leurs principes déclarés et Peneyamboko Alina Munkawa de l’OIT a donné des informations détaillées à propos de la Convention 176 de l’OIT sur la santé et la sécurité dans les mines.
Lydia Nkopane du NUM a évoqué la violence faite aux femmes. Les femmes du secteur des mines sont confrontées dans le cadre de leur travail à de la violence fondée sur le genre, au manque d’équipement de protection et d’infrastructures convenant aux femmes ainsi qu’à de la discrimination dans leur métier et au niveau des postes auxquels elles peuvent accéder dans leurs syndicats.
Claude Kabemba de Southern Africa Resource Watch et Luc Assosa de PACT ont parlé de la situation des mineurs au niveau de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. Ils sont au nombre de neuf millions en Afrique sub-saharienne.
Kabemba a déclaré :
“Les creuseurs opérant dans le cadre de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle sont des mineurs et leur place est au sein des syndicats de mineurs.”
Tendai Makanza d’IndustriALL s’est intéressée aux 50 milliards de dollars perdus chaque année en Afrique en raison de mouvements illicites de capitaux, d’activités criminelles, de fraudes dans le secteur public et d’entreprises qui pratiquent l’évasion fiscale et sous-déclarent la valeur des richesses minérales exportées.
Kemal Özkan a déclaré :
“Nous avons soulevé de nombreuses problématiques qui doivent être prises en compte, aussi bien à la conférence des mines que celle sur l’industrialisation. Nos affiliés doivent prendre les choses en main en décidant de leurs actions prioritaires, que ce soit faire campagne sur la C176 ou autre chose, et IndustriALL répondra présent pour les soutenir.”