14 mai, 2015La Commission spéciale 15 du Conseil fédéral de conciliation et d’arbitrage (JFCA) a statué en faveur de la réintégration et du paiement des arriérés salariaux de quatre travailleurs et travailleuses qui avaient été injustement licenciés en décembre 2012 pour avoir dénoncé l’adoption de la convention collective du CTM sans tenir compte de l’opinion des salariés.
Les salariés de l’entreprise Arneses y Accesorios de México, qui appartient à l’équipementier finlandais PKC, se battent depuis 2007 pour se syndiquer en constituant officiellement la section 307 du syndicat Los Mineros, et pour quitter le syndicat d’entreprise CTM dirigé par Tereso Medina
Sous le contrôle et la complicité du syndicat jaune CTM, la direction a réussi à payer des salaires de misère inférieurs à 100 pesos mexicains par jour (6 euros) à plus de 7.000 salariés, avec un temps de travail illégalement long de dix heures par jour avec pause de cinq minutes, et en portant atteinte aux congés et autres prestations, sans tenir compte des cas de harcèlement sexuel dénoncés par le personnel.
Après un long procès, continuellement bloqué et retardé par le dirigeant du CTM, Tereso Medina, le président de la commission spéciale 15 a rejeté, comme dénuées de fondement, les allégations des représentants du CTM qui affirmaient que ces quatre personnes avaient été licenciées pour "manquement au devoir". Le tribunal a reconnu que les quatre travailleurs/euses avaient été mis à pied en représailles par l’entreprise et le syndicat corrompu, dans le but d’intimider les salariés et les décourager à tenter d’exercer leur droit de se syndiquer, spécifié dans la convention 87 de l’OIT.
L’affilié de IndustriALL Global Union, le syndicat Los Mineros, dirigé par Napoleon Gómez Urrutia, et les juristes qui ont assuré la défense des travailleurs/euses de l’entreprise Arneses, ont joué un rôle majeur pour obtenir ce résultat. Mais ce sont surtout la résistance et le combat mené par plus de 7.000 salariés de l’entreprise qui ont permis d’assurer ce triomphe – qui mènera bientôt, nous l’espérons, à la réintégration des quatre travailleurs/euses mis à pied et à une élection syndicale libre.
Los Mineros a demandé la tenue d’une élection syndicale (recuento), pour donner aux salariés de l’entreprise Arneses y Accesorios de México le droit de déterminer à quel syndicat ils veulent adhérer. Cela permettrait de donner à Los Mineros un contrôle sur la convention collective, au nom des 7,000 salariés à Ciudad Acuña, affiliés à sa section 307.
Pour parvenir à ce résultat, il était important de bénéficier de la solidarité active des affiliés de IndustriALL, comme United Steelworkers au Canada et aux États-Unis, United Automobile Workers (UAW) aux États-Unis, ainsi qu’à la fédération finlandaise des métallurgistes.
IndustriALL s’est joint à Los Mineros pour célébrer cette victoire juridique pour Alejandro Ojeda Ramírez, Javier Díaz Gómez, Ana María Méndez Pacheco et María de la Paz Solano Calvillo.
Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, dit:
Nous applaudissons cette victoire juridique historique pour Los Mineros contre PKC au Mexique, et pour tous les salariés de Arneses qui continuent de se battre et de résister, malgré une pression constante et des mesures d’intimidation de l’entreprise et du syndicat CTM. Nous ne laisserons pas PKC fuir ses responsabilités, alors que nous avons maintenant obtenu cette décision des autorités mexicaines.
“Nous poursuivrons ensemble la lutte en exigeant la réintégration, dans les plus brefs délais, des personnes licenciées, ainsi que le paiement des arriérés salariaux depuis le jour de leur licenciement. Nous demandons que l’élection syndicale (recuento) se déroule dans les usines Arneses pour permettre aux salariés de choisir leur syndicat.”