7 avril, 2015Deux jours après un grand rassemblement de syndicats, de partis d'opposition et de mouvements citoyens, l'entreprise publique d'extraction du minerai de fer de Mauritanie a accepté de reprendre les pourparlers avec les syndicats, mettant ainsi fin à une grève de deux mois dans la soirée du 2 avril.
Des milliers de travailleurs avaient posé l'outil le 28 janvier après que la Société nationale industrielle et minière (SNIM) ait dénoncé un accord conclu en octobre de l'an dernier avec notre affiliée la Fédération nationale de l'énergie, des hydrocarbures, des mines et de l'industrie (FNEHMI) qui prévoyait une hausse des salaires et l'octroi d'une prime de production entre autres conditions.
Après une campagne intense menée par la FNEHMI et d'autres syndicats, la direction a accepté de revenir à la table des négociations.
Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé que, s'ils reprennent le travail, les grévistes recevront l'équivalent de deux mois de salaire plus un autre mois d'avance.
En outre, les 400 travailleurs licenciés pour avoir fait grève seront réintégrés sans aucune sanction.
Le Secrétaire général de la FNEHMI, Laghdaf Dia Sanghare, a déclaré :
Tous les syndicats qui ont participé à la grève sont convaincus que cette solution est acceptable étant donné la gravité de la situation : les travailleurs étaient sur le point de perdre leur emploi et l'entreprise était au bord de la faillite.
"Dans l'ensemble, la solution est satisfaisante parce que l'accord prévoit la poursuite des négociations sur d'autres matières, en particulier sur le motif particulier de la grève qui était l'application de l'accord de 2014 qui stipulait l'octroi aux travailleurs d'une augmentation de 10 pour cent."
L'État mauritanien détient 78 pour cent de la SNIM. Les autres actionnaires sont la Banque industrielle du Koweït, la Compagnie minière arabe et le Fonds irakien de développement extérieur.
La SNIM est considérée comme le poumon de l'économie mauritanienne. Ce pays désertique d'Afrique dépend étroitement des produits de minerai de fer qui représentaient 76 pour cent de ses exportations en 2013.