3 novembre, 2017Huit personnes en grève de la faim à Maurice ont jeté la lumière sur les salaires de misère gagnés par les agents de nettoyage des écoles publiques dans le pays. Galvanisé par un soutien local et international de grande ampleur, le syndicat a réussi à obtenir des emplois permanents pour les travailleurs en question.
La lutte contre la précarité de l’emploi est une priorité de la Confédération des Travailleurs du Secteur Publique et Privé (CTSP) de Maurice, affiliée à IndustriALL Global Union.
Les agents de nettoyage des écoles publiques sont parmi les travailleurs les plus pauvres du pays. Le gouvernement a commencé en 2006 à sous-traiter ces emplois à des entrepreneurs, payant les travailleurs, composés principalement de femmes, moins de 1,50 US$ par jour, les emprisonnant ainsi dans l’extrême pauvreté avec des salaires atteignant seulement 42 US$ par mois.
La CTSP est parvenue à un accord avec le gouvernement en août dernier, faisant de toutes les personnes contractées par des entrepreneurs pour travailler dans les écoles publiques des employés permanents.
Cependant, le 13 octobre, le gouvernement est revenu sur l’accord, décevant et frustrant les 333 travailleuses qui en auraient bénéficié. Le président, Reeaz Chutto, et la Secrétaire générale, Jane Ragoo, de la CTSP, ainsi que six femmes de ménage ont alors entamé, le 16 octobre, une grève de la faim pour sensibiliser le public et obtenir son soutien.
Après dix jours éprouvants, la grève de la faim a été stoppée lorsque le gouvernement a cédé, et un accord a été atteint en vertu duquel les femmes de ménage recevront une rémunération et des avantages sociaux complets durant un mois ainsi que des contrats permanents sans interruptions de travail.
Les citoyens, les églises et d’autres employeurs de Maurice ont massivement soutenu la grève. La CTSP a indiqué que la victoire a été rendue possible grâce au soutien local et international:
« Nous remercions chaque personne ayant souffert avec nous durant ces dix longues journées de lutte. Nous avons porté à la connaissance du public la question des entrepreneurs qui font affaire avec le gouvernement et engrangent des bénéfices colossaux grâce à l’exploitation de travailleurs vulnérables. Nous sommes déterminés à faire adopter des amendements à la législation du travail dans le cadre du mouvement qui a été créé ».