28 mai, 2015Le 25 mai, des milliers de travailleurs et travailleuses de l’électricité, membres de la Fédération nationale des travailleurs de l'énergie (FNTE) au Maroc, ont entrepris une action à la suite de la décision du gouvernement de mettre fin au dialogue social sur son programme de privatisation unilatéral dans la région de Casablanca. Environ 9.000 personnes se sont mises en grève sur les sites de production, de transmission et de distribution du pays.
Malgré les revendications de longue date de la FENTE, affiliée à IndustriALL Global Union, pour conserver le statut de service public au secteur de l’électricité, les autorités ont signé le 26 septembre 2014 un accord de privatisation de la distribution d’électricité dans la région de Casablanca. Le gouvernement a ignoré des consultations avec la FNTE, qui fait partie de la centrale nationale, Union Marocaine du Travail, sur les conséquences pour les travailleurs et travailleuses et leurs familles.
Après plusieurs actions menées par la FNTE, le gouvernement a finalement engagé des négociations avec l’organisation syndicale. Des négociations marathon ont permis d’aboutir à un "accord-cadre" élaboré par la FNTE et destiné à servir d’espace de discussion pour trouver des solutions aux problèmes des salariés dans des bouleversements aussi considérables.
Mais dans une mesure provocatrice adoptée récemment, en ignorant les droits ouvriers et le dialogue social, le gouverneur de Casablanca et la direction générale ont mis fin aux négociations et donné comme instruction d’appliquer l’accord de privatisation pour le 31 mai 2015.
Mohamed Zeroual, secrétaire général de la FNTE, dit:
Outre ses défauts juridiques et techniques, un tel accord aura des conséquences directes et indirectes négatives pour les salariés, ainsi que pour la population de la région de Casablanca. Nous tenons les autorités responsables de tous les effets négatifs.
Après la grève du 25 mai, au lieu d’écouter les travailleurs et travailleuses et de reprendre les négociations, les autorités ont choisi d’adopter un autre plan d’action provocateur et décidé de prendre immédiatement le contrôle des agences de ventes. En réponse à l’escalade de la direction, la FNTE a annoncé une nouvelle grève de deux jours dans les sept agences de ventes concernées.
Kemal Özkan, secrétaire général adjoint de IndustriALL, dit:
IndustriALL est très préoccupé de l’escalade et de l’absence de dialogue social et de négociations avec les représentants des salariés. Les droits des travailleurs occupent une place centrale dans toute décision sur le changement de propriété d’un service public stratégique tel que l’électricité. IndustriALL soutient le combat légitime de la FNTE pour obtenir une sécurité pour tous les travailleurs et travailleuses du secteur.