12 mars, 2020Les syndicats, les groupes féministes et les groupes de migrants au Chili ont défilé massivement dans les rues de Santiago, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, pour sensibiliser à l’inégalité, à la violence fondée sur le genre, et militer pour la mise en place d’un programme d’action pour l’égalité entre les genres.
De nombreux manifestants se sont rassemblés sur la Plaza Italia (Santiago), devenue le cœur de l’agitation sociale ayant éclaté le 18 octobre 2019.
Horacio Fuentes, président d’Industrial Chili-Constramet, a déclaré:
« Près de 2 millions de personnes, constituées principalement de femmes, se sont rassemblées pour manifester. Les participants ont exigé la punition des responsables des violations des droits de l’homme commises contre les manifestants ainsi que la création d’une force de police au service du peuple. La manifestation a été un succès, avec une démonstration de force du mouvement féministe. »
Les manifestations ont été ponctuées de démonstrations artistiques et de chants condamnant le patriarcat et les violations des droits des femmes au Chili. Les manifestants ont chanté l’hymne féministe emblématique « Un violador en tu camino » (Un violeur sur ton chemin), créé par le collectif féministe chilien Las Tesis. La chanson et la chorégraphie sont devenues populaires dans d’autres pays, et des versions existent aujourd’hui dans plusieurs langues.
Outre la manifestation de masse, les syndicats et les organisations de la société civile ont organisé une grève générale le 9 mars. Les syndicats affiliés à la centrale CUT se sont engagés à lutter pour une plus grande reconnaissance des rôles des femmes et de la valeur du travail rémunéré et non rémunéré.
Dans le cadre de leur engagement, les syndicats de la CUT ont également appelé le Gouvernement chilien à ratifier la Convention n° 190 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Le 2 mars, plus d’une dizaine de dirigeants syndicaux ont remis une lettre à la ministre de la Femme et de l’Egalité des genres, Isabel Plá. La lettre condamne le silence et l’inaction du gouvernement devant les centaines de rapports faisant état de violations des droits de l’homme depuis le début des troubles sociaux en octobre de l’année dernière. Les syndicats exhortent le gouvernement à réagir et à veiller à ce que justice soit faite pour les femmes et les filles ayant subi des brutalités de la part d’agents de la fonction publique pendant les manifestations.
Les syndicats exhortent également la ministre à prendre des mesures pour accélérer la ratification de la Convention n° 190 de l’OIT. Une fois ratifiée, la Convention pourra être transcrite dans la législation chilienne et permettra de sanctionner légalement la violence et le harcèlement sur le lieu de travail dans le pays.