1 février, 2016Renforcement des luttes dans beaucoup de pays contre les tentatives de Rio Tinto d’avoir de plus en plus recours à l’emploi précaire.
En Namibie, la direction de la mine d’uranium Rio Tinto Rössing, a finalement rencontré le syndicat des mineurs de Namibie (MUN), le 28 janvier, près de quatre mois après le rassemblement des travailleurs et travailleuses et leur demande de dialogue pour mettre fin à l’exploitation du personnel en sous-traitance. Les personnes employées en sous-traitance ont des salaires qui ne sont que le septième du salaire versé au personnel régulier, ce qui les forcent à travailler plus longtemps avec moins de sécurité au travail, ainsi que des brimades à l’encontre des membres du syndicat.
“Rio Tinto dit que la liberté syndicale est l’une de ses priorités en matière de droits de la personne,” a déclaré le secrétaire général adjoint de IndustriALL, Kemal Özkan. “L’entreprise doit donc assumer sa responsabilité pour son personnel namibien employé en sous-traitance qui se voit refuser ce droit.”
Bien que sous la pression continue de MUN, la direction de Rio Tinto ait été forcée d’accepter la tenue d’une réunion, l’entreprise a annoncé récemment son intention d’externaliser tous ses travaux de maintenance du convoyeur. MUN prévoit de maintenir la pression sur l’entreprise dans l’attente d’une réponse à ses revendications.
En Islande, les syndicats se sont trouvés pendant plus d’un an sans convention collective. Ils résistent au projet de Rio Tinto d’externaliser une grande partie de l’effectif de la fonderie d’aluminium à des sous-traitants avec des salaires nettement inférieurs à ceux versés à ses salariés réguliers. L’entreprise a refusé d’accepter que les emplois externalisés aient le même salaire que ceux relevant directement de l’entreprise.
Les syndicats islandais poursuivent les discussions avec l’entreprise et sont récemment intervenus sur le réseau syndical mondial de Rio Tinto pour élaborer une stratégie.
En Australie, the syndicat maritime d’Australie (MUA) a organisé un rassemblement le 29 janvier pour protester contre le remplacement par Rio Tinto d’un navire dont l’équipage était syndiqué au MUA par un autre où les salaires et les conditions sont très inférieurs. Ce navire assure le transport de l’alumine depuis une raffinerie de Rio Tinto jusqu’à une fonderie d’aluminium de Rio Tinto.
Rio Tinto prévoit maintenant d’affréter un navire grec, sous pavillon libérien avec un équipage entièrement philippin.
“Nous sommes remplacés par les travailleurs les plus exploités au monde. Des travailleurs qui n’ont pas voix au chapitre, des travailleurs qui ne peuvent pas s’adresser au patron pour lui dire ‘Non, je ne vais pas faire ce travail qui est dangereux,’” a dit le secrétaire national adjoint de MUA, Warren Smith.
Les syndicats représentant les salariés de Rio Tinto dans quatorze pays ont envoyé une lettre au directeur général de Rio Tinto, le 7 octobre, en demandant de collaborer avec l’entreprise pour s’attaquer aux problèmes liés à l’utilisation croissante de main-d’œuvre précaire
“Les conflits en cours chez Rio Tinto en Australie, en Islande et en Namibie relèvent d’un problème mondial,” a dit Kemal Özkan. “Nous sommes prêts à travailler avec l’entreprise pour rechercher une solution mondiale.”