16 mai, 2013Le syndicat United Steelworkers (USW) lance une nouvelle campagne intitulée “Donner à chacun une chance pour l’avenir du Canada”. La campagne dénonce la manière dont le gouvernement Harper, en partenariat avec le patronat, inonde le Canada d’une main-d’œuvre temporaire à bas salaires et hautement vulnérable recrutée à l’étranger dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
"Comme un syndicat représente 225.000 travailleurs et travailleuses et leurs familles, nous avons une double responsabilité pour assurer que les salaires canadiens et les conditions de travail ne soient pas compromis par une classe permanente de travailleurs et travailleuses extrêmement exploitée avec des salaires très faibles", a déclaré Ken Neumann, directeur national de l’USW. "Nous demandons également que les travailleurs et travailleuses venant dans notre pays soient traités avec dignité et respect".
Un objectif central de la campagne consiste à chercher à obtenir les protections indispensables aux travailleurs et travailleuses temporaires au Canada. À savoir:
- le tracé d’une voie claire et sûre pour obtenir une résidence permanente et une citoyenneté, notamment pour la main-d’œuvre peu qualifiée;
- l’assurance que la main-d’œuvre temporaire a les mêmes droits que les autres citoyen(ne)s;
- des peines sévères infligées aux employeurs qui enfreignent les dispositions s’appliquant à la main-d’œuvre temporaire.
Depuis 2008, le nombre de travailleurs et travailleuses temporaires de l’étranger s’est accru de 24.000 ou 60% à Toronto, de 18.000 ou 70% au Québec, et de 5.000 ou 80% dans les provinces de l’Atlantique. Le PTET qui a été établi en 1973, permet aux employeurs d’engager du personnel venu d’autres pays à des emplois temporaires quand des Canadiens ou des résidents permanents ne sont pas immédiatement disponibles ou quand l’entrée de main-d’œuvre étrangère permet vraisemblablement d’avoir un effet positif sur le marché canadien du travail. Cependant, les entreprises et les employeurs ont profité abusivement du programme. Rien qu’en 2012, on estime à près de 340.000 le nombre de travailleurs et travailleuses temporaires venus dans le cadre de ce programme.
Le PTET donne à la main-d’œuvre étrangère le droit de rester et de travailler au Canada, mais lié à un seul employeur, ce qui rend ces personnes particulièrement vulnérables. Les abus perpétrés contre cette main-d’œuvre étrangère sont nombreux et la presse en a beaucoup fait état.
Une information sur la campagne se trouve sur www.everyoneschance.ca