25 octobre, 2012Le syndicat mexicain Los Mineros a obtenu une part impressionnante des bulletins de vote des travailleurs et travailleuses de la multinationale finlandaise PKC de fabrication d’équipements automobiles, et a perdu de peu l’élection face au syndicat de protection CTM après trois mois d’intimidations et de menaces brutales avec la complicité de la direction de PKC.
Le syndicat des mineurs Los Mineros (SNTMMSRM) s’est battu pour avoir le droit de représenter les travailleurs et travailleuses et de négocier une convention collective. Il va maintenant contester les résultats aux niveaux national et international, en raison d’infractions à la législation fédérale du travail, à la Constitution mexicaine, aux conventions 87 et 98 de l’OIT et à des décisions de la Cour suprême du Mexique.
L’élection s’est déroulée sur le lieu de travail, le 18 octobre, à Ciudad Acuña, Coahuila, dans les usines de pièces détachées de PKC (autrefois Arneses y Accesorios de México ).
La confédération mexicaine des travailleurs (Confederación de Trabajadores de México, CTM) a battu le SNTMMSRM, dirigé par Napoleón Gómez Urrutia, avec une marge de 198 voix. Le syndicat a affirmé que “les chiffres sont le résultat des menaces et des pressions exercées par PKC et CTM contre les salariés. Les représentants des travailleurs et travailleuses du SNTMMSRM ont obtenu 2.311 voix, tandis que la CTM a eu 2.509 voix”.
Mais ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que 2.546 travailleurs et travailleuses n’ont pas eu le droit de prendre part au vote.
Il y a eu une campagne de harcèlement contre les travailleurs et travailleuses qui soutenaient le syndicat des mineurs et exigeaient d’avoir le droit démocratique de choisir leurs représentants dans le but de mettre fin aux conditions lamentables qui règnent dans les usines PKC. Le "syndicat jaune" le CTM qui a soumis les salariés à cette situation sans leur consentement, a accepté ces conditions pendant plus de 30 ans. http://www.industriall-union.org/unions-file-oecd-complaint-against-pkc
Los Mineros rappelle plusieurs exemples de harcèlement par PKC et CTM. L’entreprise a refusé de permettre aux représentants du SNTMMSRM d’entrer dans les usines pour parler aux salariés, tout en permettant l’accès aux représentants de la CTM. L’entreprise a menacé régulièrement et sans raisons de fermer les usines et de mettre le personnel au chômage. La presse locale a fait constamment état de ces menaces. L’entreprise a forcé des milliers de travailleurs et travailleuses à suivre des "cours de formation" pendant les heures de travail, payées parfois en heures supplémentaires, où des représentants de la CTM ont systématiquement calomnié pendant des heures le syndicat Los Mineros et réitéré les menaces de l’entreprise sur les pertes d’emploi dans le cas où les salariés décidaient d’être représentés par un syndicat démocratique. CTM a également offert de payer les factures d’électricité et d’eau des salariés. On a aussi la preuve que la CTM a intimidé les salariés pour obtenir leur vote. En outre, les autorités locales et le gouvernement ont coopéré avec PKC-CTM pour bloquer une représentation syndicale légitime de l’affilié de IndustriALL.
Le SNTMMSRM a remercié IndustriALL Global Union, la fédération finlandaise des métallurgistes et les autres organisations internationales pour le soutien et la solidarité dont elles ont fait preuve dans la lutte. Les syndicats en Finlande et au Mexique se sont joints à IndustriALL le 28 août pour présenter une plainte avec l’OCDE contre PKC pour pratiques antisyndicales au Mexique, et continueront de soutenir ensemble le combat mené par les travailleurs et travailleuses pour la liberté syndicale. Voir le texte de la plainte de l’OCDE en cliquant ici.