3 août, 2017Il y a dix ans éclataient trois grèves légales sur des problématiques de santé et sécurité au sein de mines de Grupo Mexico. Le combat se poursuit contre une entreprise qui est incapable de reconnaître sa responsabilité pour des tragédies causées par sa négligence.
La durée des grèves de Cananea à Sonora, Taxco à Guerrero et Sombrerete à Zacatecas montre la résistance et la persévérance du syndicat des mineurs, Los Mineros, affilié à IndustriALL Global Union, dans la défense des droits des travailleurs.
Le 30 juillet 2007, les syndiqués ont entrepris une action au sein de trois mines gérées par Grupo Mexico, à la suite de problèmes de santé et sécurité à répétition. Un des pires incidents a été l’homicide industriel de Pasta de Conchos, le 19 février 2006, qui a provoqué la mort de 65 travailleurs et en a blessé 29 autres.
L’entreprise et le gouvernement n’ont pas, comme il convenait, enquêté sur les causes réelles de ce désastre, amené les coupables devant la justice, récupéré les dépouilles des victimes, ni indemnisé de manière équitable leurs familles.
De plus, le propriétaire de Grupo Mexico, German Larrea, a refusé de prendre des mesures pour améliorer la sécurité de la mine ou de se conformer aux instructions du ministère du travail. Comme on pouvait s’y attendre, d’autres accidents se sont produits. Un des plus récents est survenu le 6 août 2014, lorsqu’un déversement de matières toxiques dans le fleuve Sonora a causé des dommages à l’environnement et a sérieusement affecté la santé des communautés riveraines.
Les travailleurs et travailleuses grévistes protestent également contre le refus de l’entreprise de reconnaître le syndicat et les violations répétées des trois conventions collectives. Les travailleurs ont aussi dénoncé les attaques, soutenues par le gouvernement, de Grupo Mexico à l’encontre du syndicat.
À Sombrerete, par exemple, l’entreprise a essayé de faire passer la question de la responsabilité de la grève en arbitrage et a même mis en cause en plusieurs occasions la légitimité du syndicat en matière de négociation collective, mais elle a échoué dans ces tentatives.
Dans le cas de la grève chez Taxco, l’entreprise a essayé à deux reprises de faire résilier la convention collective pendant la grève, mais a échoué les deux fois. Elle a fait la même chose chez Cananea, où elle a demandé la résiliation de la convention collective au milieu de la grève sous prétexte de force majeure.
Dans aucun des trois cas, l’entreprise n’a cherché à résoudre les grèves par le biais de procédures de conciliation. Cependant, Los Mineros sont encore et toujours disposés à rechercher une solution négociée pour mettre un terme à ces grèves :
“Une fois encore, dix ans après le début de ces conflits, nous dénonçons l’entreprise pour son manque de principes et de valeurs et exigeons qu’elle rencontre nos revendications et recherche une solution négociée,”
a indiqué le syndicat dans un communiqué officiel.
Les Métallos USW, syndicat d’Amérique du Nord également affilié à IndustriALL, a exprimé son total soutien à Los Mineros :
“L’USW s’est tenu aux côtés de ses camarades mexicains tout au long de la décennie écoulée, collaborant avec eux pour construire une solidarité transfrontalière pour la défense des droits des travailleurs et en soutien aux communautés locales affectées. Nous maintiendrons notre solidarité jusqu’à ce que justice soit obtenue”.
Fernando Lopes, Directeur auprès d’IndustriALL Global Union, conclut :
“Au bout de dix ans, ces grèves jouissent d’un ferme soutien et les travailleurs et travailleuses restent unis derrière leur syndicat. IndustriALL soutient les luttes menées par Los Mineros et en appelle au gouvernement pour qu’il prenne des mesures pratiques en vue de trouver une solution à ces conflits”.