31 mars, 2021Le Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT) a approuvé le rapport du Comité de la liberté syndicale et ses recommandations au gouvernement de Biélorussie, exhortant celui-ci à prendre des mesures pour libérer tous les syndicalistes en détention et abandonner toutes les charges liées à la participation à des manifestations pacifiques et à des arrêts de travail.
Ceux qui se sont opposés au régime répressif et ont tenté d’exercer pacifiquement leurs droits fondamentaux ainsi que ceux des travailleurs ont été victimes de licenciements, d’intimidations, de perquisitions, d’interrogatoires, de passages à tabac, d’arrestations, d’amendes ou de lourdes peines de prison, avec une interdiction totale de faire grève. De nouveaux cas d’arrestations en allongent chaque jour la liste.
Les 23 et 24 mars, plusieurs militants du Syndicat indépendant biélorusse (BITU) ont été arrêtés. Le syndicat lie toutes les arrestations aux pressions exercées sur le BITU et les membres des comités de grève. À Navapolatsk, la police a arrêté des syndicalistes de la compagnie pétrolière Naftan : Sergei Lapunov, délégué syndical adjoint du BITU, Andrei Shkirenko, Vice-président du syndicat local du BITU ainsi que Alexander Kapshul, avocat et militant du syndicat local du BITU.
Leurs domiciles ont été fouillés et tous trois ont été condamnés à 15 jours d’arrêts administratifs pour piquet de grève non autorisé. À Jlobine, la police a arrêté Hanna Kalupakho, membre du BITU, qui a été condamnée à dix jours d’arrêts administratifs pour un message vidéo, considéré par le tribunal comme relevant d’un événement de masse non autorisé.
Dans ce rapport, l’OIT exhorte le gouvernement de Biélorussie à prévenir les violations des droits de l’homme, à assurer le plein respect des droits et libertés des travailleurs et demande, entre autres, que
- toutes les charges liées à la participation à des manifestations pacifiques et à des arrêts de travail soient abandonnées, que tous les syndicalistes soient libérés et que les personnes concernées soient indemnisées de manière adéquate
- tous les cas présumés d’intimidation ou de violence physique fassent, sans délai, l’objet d’une enquête judiciaire indépendante
- la législation soit modifiée afin de garantir que les travailleurs soient protégés contre tout acte de discrimination pour avoir simplement exercé pacifiquement leur droit de grève en vue de défendre leurs intérêts professionnels et économiques
- les mesures nécessaires soient prises pour garantir que personne ne soit détenu en raison de sa participation à une grève pacifique.
- les travailleurs qui ont été licenciés et se sont vu retirer leurs primes en raison de leur participation à une grève pacifique soient réintégrés dans leurs fonctions
- toutes les mesures nécessaires, y compris législatives, soient prises pour garantir le droit à un procès équitable.
L’OIT appelle le gouvernement de Biélorussie, avec son aide et en consultation avec les partenaires sociaux, à prendre les mesures nécessaires pour mettre pleinement en œuvre toutes les recommandations en suspens sans plus attendre.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“IndustriALL attend du gouvernement de Biélorussie qu’il mette en œuvre les recommandations, qu’il se conforme aux normes internationales fondamentales en matière de droits de l’homme et des travailleurs et qu’il mette immédiatement fin à la répression contre la société civile.”
IndustriALL a appelé l’OIT à intervenir de toute urgence en vue de protéger la liberté syndicale et mettre fin à la répression contre les dirigeants et militants syndicaux indépendants en Biélorussie.