23 juin, 2021Après avoir rejeté les lettres de créance de la junte militaire, illégitime, du Myanmar, la Conférence internationale du travail (CIT) a adopté une importante résolution sur le pays, y appelant au rétablissement de la démocratie et au respect des droits de l’homme.
Le groupe des travailleurs auprès de l’OIT, composé de plus d’une centaine de confédérations syndicales du monde entier, a présenté le 9 juin, en tant que question urgente, un projet de résolution sur le Myanmar. La Commission de proposition de l’OIT l'a officiellement adoptée le 19 juin.
Cette résolution appelle le Myanmar à rétablir l’ordre démocratique et le régime civil, à cesser toute attaque ou menace contre les travailleurs, les employeurs, leurs organisations et les citoyens impliqués dans les manifestations pacifiques du Mouvement de désobéissance civile.
En outre, elle exhorte le régime militaire à mettre fin aux violations des droits de l’homme, à respecter la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale, à mettre fin à la violence et aux arrestations et détentions arbitraires. Il a été recommandé aux États membres de soutenir le retour à la démocratie par le biais des Nations unies et d’autres organismes multilatéraux et régionaux.
La répression militaire contre les militants pro-démocratie et les travailleurs et travailleuses se poursuit. À ce jour, 871 personnes ont été tuées, 5.033 ont été arrêtées, inculpées ou condamnées. L’une d’entre elles est Chan Myae Kyaw, un mineur membre de l’affilié d’IndustriALL MWFM.
Le régime militaire a révoqué les passeports des membres du Comité exécutif de la Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM) et la plupart d’entre eux ont été contraints de se cacher. En dépit de l’intensification de la répression, la Secrétaire générale adjointe de la CTUM, Phyo Sandar, a été élue membre adjointe du Groupe des travailleurs du Conseil d’administration de l’OIT.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Nous condamnons fermement la répression du peuple du Myanmar qui défend la démocratie. Le régime militaire doit démissionner, rétablir le gouvernement élu et cesser les attaques contre la population et les syndicats. Je me réjouis de l’adoption de la résolution à la 109e CIT ; il est maintenant temps pour les États membres de l’OIT d’exercer une pression sur le Myanmar et de cesser de reconnaître le régime illégitime.”
Depuis le coup d’État de février, IndustriALL a affiché sa solidarité avec les syndicats et les travailleurs et travailleuses du Myanmar en faisant pression sur les multinationales pour qu’elles coupent leurs liens avec les entreprises liées aux militaires et en mobilisant ses affiliés pour qu’ils fassent des dons au fonds de grève du Myanmar.
Lors de l’intervention en plénière, la Présidente du groupe des travailleurs, Catelene Passchier, a demandé au Conseil d’administration de l’OIT d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la résolution lors de la CIT de l’année prochaine.