17 août, 2018Après une pétition adressée au Premier ministre, des défilés et des manifestations rassemblant des milliers de travailleurs devant le ministère du Travail et le parlement, le gouvernement a fini par accepter un salaire minimum de 2.000 loti (138 $) pour les travailleurs de l'industrie.
Lorsqu'ils ont compris que le gouvernement ne céderait pas, les syndicats ont appelé à la grève dans les zones industrielles de Maseru, Maputsoe et Nyenye. Le gouvernement a alors cédé lorsque des ministres ont recommandé le salaire minimum au Conseil consultatif sur les salaires, qui conseille le ministre du Travail sur les salaires et les conditions d'emploi. D'après la législation du Lesotho, la rémunération des travailleurs ne peut être inférieure au salaire minimum légal. Par ailleurs, les syndicats font pression pour une hausse de 15 pour cent des salaires dans d'autres secteurs.
Le salaire minimum compte beaucoup pour des travailleurs mal payés qui ont beaucoup de mal à supporter le coût de nécessités de base telles que le logement et le transport. À titre d'exemple, un simple travailleur rémunéré au précédent salaire minimum de 1.238 loti (85 $), obtiendra une augmentation de 62 pour cent. Depuis longtemps, les syndicats qualifient de salaires de misère les salaires payés dans le secteur de l'habillement et du textile.
Le Syndicat démocratique indépendant du Lesotho (IDUL), affilié à IndustriALL, a fait campagne, avec d'autres syndicats, pour l'adoption de meilleurs salaires minimums qui, suivant la législation du travail, aurait dû avoir lieu au mois d'avril.
"Après des pressions soutenues, le gouvernement a accédé à nos revendications comme nous le voulions. Cette augmentation des salaires minimums a suscité chez les travailleurs un regain de confiance dans les syndicats. Depuis des années, nous luttons pour de meilleurs salaires; maintenant, nous voyons que nous avons combattu pour une cause qui en valait la peine,"
a déclaré Daniel Theko, le Secrétaire général de l'IDUL.
"Nous nous réjouissons de ces salaires minimums, mais nous continuerons à soutenir l'IDUL dans ses campagnes pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail au Lesotho,"
a dit Paule France Ndessomin, la Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne.
Le secteur de l'habillement et du textile du Lesotho, qui emploie 35.000 travailleurs dont plus de 80 pour cent de femmes, est un important acteur de l'économie du pays et son deuxième plus grand employeur derrière le gouvernement.