16 février, 2021La société minière Vale et le gouvernement de l’État du Minas Gerais ont conclu un accord concernant la tragédie qui s’est déroulée il y a deux ans à Brumadinho, au Brésil. Mais les communautés touchées affirment qu’elles ont été laissées sur le côté lors des négociations et demandent à la Cour suprême fédérale d’invalider l’accord.
Crédit photo : Jornalistas Livres et MAB.
Selon l’accord concernant le règlement du litige, Vale doit payer une indemnisation de 37,68 milliards de reais (7 milliards de dollars) pour le crime de Brumadinho. Lors de l’audience de règlement du 4 février, les victimes ont protesté contre le fait qu’elles avaient été maintenues en dehors des négociations et que le règlement avait été conclu sans qu’aucune information ne soit rendue publique.
Le 10 février, les communautés touchées ont déposé une requête auprès de la Cour suprême fédérale, lui demandant d’annuler son approbation de l’accord de règlement signé par Vale et le gouvernement de l’État du Minas Gerais.
Elles affirment que les personnes concernées ont le droit d’être directement impliquées dans les négociations, sur un pied d’égalité. En outre, le règlement n’atteint pas leur objectif principal, qui est de garantir qu’elles obtiennent réparation sur les plans économique, social et environnemental pour le préjudice moral et économique collectif qui a été causé lorsque la digue de retenue des résidus de Vale a cédé à la mine de Córrego de Feijão.
Le gouverneur de l’État, Romeu Zema, leur avait assuré que toutes les parties concernées seraient associées au processus et que leur voix serait entendue. Pourtant, le groupe qui a déposé la requête a déclaré que les victimes, leurs représentants et les comités apparentés avaient été laissés en marge des négociations sur ce règlement depuis octobre 2020.
Alors que l’État recevra près de 27 milliards de reais (5 milliards de dollars), les personnes concernées ne recevront que 9 milliards de reais (1,6 milliard de dollars), une différence qu’elles jugent absurde. Et le montant prévu pour l’aide d’urgence n’est pas suffisant pour couvrir toutes les communautés touchées, laissant de côté quelque 20.000 personnes.
Le Mouvement pour les victimes des barrages, l’une des organisations qui ont saisi la Cour, a souligné que la Commission d’enquête parlementaire sur Brumadinho, qui a supervisé les négociations de règlement de Brumadinho, n’a pas été informée des termes de l’accord et n’a donc pas pu analyser le règlement final. La Commission a récemment tenu une réunion avec les victimes et a déclaré qu’elle organisera une audience publique avec les personnes concernées et des représentants du gouvernement de l’État du Minas Gerais, du ministère de la justice de l’État, du ministère public et du bureau du médiateur.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL a déclaré :
“IndustriALL Global Union ressent une extrême colère face à l’injustice dont souffrent les victimes de Brumadinho. Aucune somme d’argent ne peut soulager la souffrance de tant de personnes. Nous sommes solidaires de toutes les personnes touchées et nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que justice soit faite.”