26 mars, 2015IndustriALL Global Union apporte son soutien aux syndicalistes de son affilié, la fédération indépendante des travailleurs honduriens (FITH), en vue d’une action contre une entreprise exportatrice dans la confection qui détient un long passé de brutalités antisyndicales.
L’entreprise de confection Petralex, située dans la zone de libre-échange Búfalo dans la banlieue de la ville industrielle de San Pedro Sula, a été un champ de bataille antisyndicale au cours des huit dernières années.
Le dernier conflit remonte au 2 mars, quand l’entreprise a commencé à s’en prendre à deux responsables syndicaux nouvellement élus, en leur offrant jusqu’à près de trois fois leur indemnité légale de départ s’ils acceptaient de quitter volontairement le syndicat – ce qui n’est pas une décision facile à prendre pour des travailleurs/euses qui gagnent seulement le tiers du montant nécessaire pour survivre. Cinq dirigeants du syndicat local Sitrapetralex, qui appartient à la FITH et qui ont refusé d’accepter l’offre ont été sommairement congédiés. Un seul a accepté quand sa sœur a été menacée d’une mise à pied.
Lors d’une réunion organisée par les services de la main-d’œuvre, le 24 mars, Sitrapetralex et Petralex n’ont pas pu parvenir à un accord. Cela n’est pas surprenant du fait que la seule représentation patronale était assurée par un juriste nouvellement nommé qui rejetait toute faute en prétextant que les mises à pied résultaient d’une restructuration.
La restructuration est précisément la même excuse donnée par Petralex les quatre autres fois quand l’entreprise a mis à pied des comités exécutifs syndicaux entiers. En juin, juillet et août 2007 et en janvier 2008, l’entreprise a suivi le même schéma habituel: le syndicat élit ses dirigeant(e)s; l’entreprise les met à pied.
L’entreprise s’est systématiquement séparée de quiconque semblait représenter une menace pour son régime de gestion-par-la-terreur; 180 membres du syndicat ont été mis à pied en 2007 et 2008.
En 2012, l’affaire Petralex a été jugée suffisamment grave pour être citée dans une plainte présentée par les syndicats honduriens à l’accord de libre-échange de l’Amérique latine.
Il est fait état dans une réponse publiée récemment dans un rapport du gouvernement américain qu’une enquête de suivi par les autorités honduriennes avait omis d’enquêter pour savoir si les dirigeants syndicaux mis à pied en 2007 et 2008 avaient été réintégrés.
Jusqu’à présent, l’entreprise n’a payé qu’une amende de 580 USD pour ses activités antisyndicales – un prix pitoyablement faible pour huit années de répression antisyndicale brutale.
Afin d’obtenir justice pour le licenciement injustifié de dirigeants syndicaux, IndustriALL cherche à prendre contact avec l’entreprise, les services de la main-d’œuvre, l’association des exportateurs du Honduras dans la confection AHM, ainsi qu’auprès des marques qui se fournissent dans l’entreprise, parmi lesquelles Outerstuff titulaire d’une licence Adidas, Gear for Sports (appartenant à HBI), Vanity Fair corporation, et Dallas Cowboys.