20 novembre, 2012L’affilié mexicain des travailleurs verriers de IndustriALL, le SUTEIVP, en est maintenant à sa cinquième année de lutte pour obtenir le droit de se syndiquer et de négocier collectivement à l’usine de fabrication de bouteilles en verre pour la bière Corona à Potosí, au nord du Mexique.
L’organisation combative Sindicato Único de Trabajadores de la Empresa Industria Vidriera del Potosí (SUTEIVP) a refusé d’accepter le renvoi sommaire en 2008 de 220 travailleurs couverts par une convention collective. Cette mise à pied massive s’appliquait à tous les membres du comité exécutif du SUTEIVP. Elle a précédé la signature d’un contrat de protection avec un syndicat jaune d’entreprise ayant à sa tête des dirigeants corrompus.
IndustriALL salue la lutte de son affilié, le SUTEIVP.
L’entreprise Industria Vidriera del Potosí est une filiale du fabricant mondial de bière Grupo Modelo. C’est l’un des quatre fabricants de bouteilles dont la production sert à la célèbre bière mexicaine Corona, et est la propriété de la dame la plus riche du Mexique, María Asunción Aramburuzavala. Grupo Modelo est en voie d’être racheté par le leader mondial sur le marché, AB InBev, qui produit les bières Budweiser, Stella Artois et Becks. Les ventes combinées de l’entreprise devraient se monter en 2013 à 47 milliards d’USD. Ce rachat ne modifiera pas l’attitude antisyndicale de la direction de l’usine.
Un groupe de 33 continue de faire campagne pour retrouver leurs emplois, alors que la direction vindicative les a qualifiés de “provocateurs” et les a mis sur une liste noire communiquée aux autres employeurs. Une campagne de diffamation de la direction contre les 33 s’est adressée, entre autres, aux épouses, enfants et familles des responsables du SUTEIVP.
Il n’est pas surprenant que les autorités mexicaines aient été complices de la volonté d’écraser le SUTEIVP. Les services de la main-d’œuvre emploient à chaque occasion la tactique habituelle qui consiste à engager une procédure juridique.
Le SUTEIVP avait entrepris de présenter une plainte au Point de contact national (PCN) de l’OCDE au Mexique dans le cadre des principes directeurs de l’OCDE à l’attention des entreprises multinationales. En 2010, le PCN mexicain, qui fait partie de l’establishment mexicain, a rejeté la plainte pour "preuve insuffisante". Le syndicat a également présenté une plainte au Comité de la liberté syndicale du BIT au milieu de l’année 2011 avec le soutien de l’ICEM qui est l’une des organisations qui ont précédé la création de IndustriALL. Le syndicat a rejoint activement tous les autres syndicats indépendants et démocratiques pour lutter contre les réformes de la législation du travail adoptées récemment au Mexique. Il continue de se battre pour obtenir justice pour les travailleurs et travailleuses de Grupo Modelo et d’autres entreprises au Mexique.