16 octobre, 2023Le 7 octobre, Journée mondiale pour le travail décent, quelque 800 syndicalistes ont défilé depuis le Monument à la démocratie jusqu'au siège des Nations unies à Bangkok pour réclamer la fin du travail précaire, la fin de la réforme des entreprises d'État et la ratification des conventions 87 et 98 de l'OIT.
Le réseau qui gère les conventions de l'OIT n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et n° 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective veut que le gouvernement thaï ratifie ces conventions.
Ce réseau, qui regroupe 26 organisations syndicales et de travailleurs, s'est constitué lors d'un atelier au mois d'août, à l'initiative de deux affiliés d'IndustriALL, la Confédération du travail industriel de Thaïlande (CILT) et le Syndicat des employés de l'entreprise d'État PTT Public Company Limited (PTTLU).
Le président de la CILT, Prasit Prasopsuk, a déclaré :
"La Thaïlande fut un des membres fondateurs de l'OIT, en 1919, et elle devrait respecter ses normes et ratifier ces deux conventions fondamentales. Nous avons envoyé au premier ministre Srettha Thavisin une lettre pour réclamer sa ratification immédiate. Nous considérons que plus de 100 ans d'attente est trop long."
"La mise en œuvre de ces deux conventions renforcera le pouvoir de négociation des travailleurs, assurera la justice économique, réduira les inégalités et apportera une meilleure qualité de vie aux travailleurs thaïs. La coalition continuera à faire tout ce qui est possible pour pousser le gouvernement actuel à ratifier les deux conventions et réformer la législation du travail."
Apsorn Krissanasmit, la présidente du PTTLU et de la Fédération des travailleurs des entreprises de l'État de Thaïlande (SEWFOT), a déclaré : Le PTTLU a rejoint la coalition et a participé à la marche de la Journée mondiale pour le travail décent parce qu'il juge aussi que les deux conventions devraient être ratifiées et que le travail précaire devrait être aboli dans les secteurs public et privé.
"La délégation de la SEWFOT a rencontré le nouveau ministre du Travail, Pipat Ratchakitprakarn, le 3 octobre. Nous demandons que le gouvernement amende la Loi sur les relations de travail et la Loi sur les relations de travail dans les entreprises d'État, conformément aux dispositions des conventions 87 et 98,"
a ajouté Apsorn Krissanasmit.
Dans un courrier du 18 septembre, le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a dénoncé auprès du premier ministre Srettha Thavisin des décennies de discrimination antisyndicale à l'encontre des travailleurs thaïs, ce qui a gravement affaibli leur pouvoir de négociation et a débouché sur une économie de bas salaires.
"Nous félicitons le nouveau gouvernement de coalition pour son engagement à augmenter le salaire minimum journalier de 354 bahts (10 $) à 600 bahts (16,9 $), mais le respect des conventions fondamentales est essentiel pour qu'un pays continue de bénéficier de préférences commerciales dans un contexte nouveau de devoir de vigilance des entreprises.
Une économie axée sur l'exportation, comme celle de la Thaïlande, devrait se conformer aux normes internationales du travail, ce qui serait certainement bien reçu par le monde des affaires, car profitable à l'économie thaïlandaise."
a ajouté Atle Høie.