6 novembre, 2013Les travailleurs et travailleuses ont organisé le 4 novembre 2013 à Karachi un rassemblement pour réclamer des logements, des mécanismes justes de protection sociale et un régime transparent de retraite.
Des militant(e)s de plusieurs syndicats dont l’affilié pakistanais de IndustriALL, la fédération nationale des syndicats (NTUF), participaient au rassemblement organisé conjointement par NTUF, le forum syndical SITE et le comité d’action syndicale.
Les protestataires exigeaient l’expulsion des personnes occupant illégalement 4.000 appartements qui avaient été attribués aux travailleurs et travailleuses il y a cinq ans, dans le cadre d’un programme du gouvernement. Malgré des acomptes divers versés par les bénéficiaires, les appartements ont été occupés illégalement par des locataires contrôlés par la mafia foncière locale, et l’inaction du gouvernement a eu comme résultat l’impossibilité pour 4000 travailleurs et travailleuses et leurs familles d’avoir accès à leurs logements.
Les protestataires demandaient également au gouvernement de remettre les 40 milliards de PKR (276,3 millions d’euros) promis au Sindh Workers’ Welfare Board [Comité d’action sociale des travailleurs du Sindh] destinés à préserver les dispositifs de couverture sociale de la main-d’œuvre, notamment le financement des bourses scolaires des enfants des travailleurs et travailleuses, des douaires, des allocations suite à un décès, etc.
Une autre revendication concernait la situation dans les hôpitaux, où les frais d’hospitalisation relèvent des contributions des salariés au Sindh Employees Social Security Institution – SESSI [Institution de sécurité sociale des salariés du Sindh]. Selon des militants syndicaux, ils se trouvent dans un état déplorable, et dans certains cas les malades sont même soignés avec de faux médicaments. Toutefois, près de 90 pour cent des salariés n’ont pas accès, jusqu’à présent, aux mécanismes de couverture du SESSI, en raison de l’attitude injuste des responsables du SESSI qui complotent avec le patronat pour ne pas remettre aux salariés les cartes leur permettant de profiter des avantages qui viennent d’être indiqués.
Un autre orateur a parlé du détournement d’un milliard de roupies par Employees Old-Age Benefits Institute – EOBI [Institut chargé des allocations aux anciens salariés âgés], qui contrecarre au versement des retraites. La Cour suprême du Pakistan traite actuellement de cette pratique déloyale.
L’emploi précaire qui empêche la majorité des salariés à avoir accès à un rare système de protection sociale et à un faible salaire minimum, les force à accepter des journées de 12-14 heures de travail, parmi d’autres problèmes mentionnés par les protestataires.
Dans une déclaration conjointe, les protestataires ont exigé l’enregistrement de tous les travailleurs et travailleuses aux régimes EOBI et SESSI, et d’agir de manière stricte contre les propriétaires des industries qui n’entreprennent aucune action dans ce domaine. Ils exigent également une hausse des retraites pour les aligner sur le niveau du salaire minimum.