2 novembre, 2017Les délégués syndicaux représentant les travailleurs à HeidelbergCement, le deuxième plus grand fabricant mondial de ciment et de matériaux de construction, ont créé un réseau syndical mondial.
Quarante délégués syndicaux, en provenance d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, d’Amérique du Nord, d’Asie-Pacifique et d’Asie du Sud, se sont réunis les 1er et 2 novembre à Brême, en Allemagne. Les employés de HeidelbergCement se rassemblaient pour la première fois pour tenir une discussion mondiale sur les défis mondiaux auxquels font face les travailleurs dans la compagnie.
La réunion a été organisée par IndustriALL Global Union avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert et la participation également de l’organisation apparentée à IndustriALL, Building and Wood Workers’ International.
En dépit des invitations reçues, la direction de la compagnie au niveau mondial n’a pas participé à la réunion, ratant ainsi l’occasion de discuter avec les travailleurs au cours de ce forum.
Les évolutions récentes dans le secteur du ciment, y compris les progrès technologiques, l’expansion et la restructuration de la compagnie, s’accompagnent d’une augmentation du travail précaire ainsi que des problèmes de santé et de sécurité des travailleurs, et de la détérioration des conditions de travail. Les travailleurs subissent une pression croissante. En France, un travailleur sous-traitant de HeidelbergCement aurait tenté de se suicider en raison de sa surcharge de travail.
Les délégués se sont fortement exprimés sur le besoin urgent de renforcer leurs rangs par des actions de syndicalisation et le renforcement de la capacité des syndicats à attirer davantage de travailleurs jeunes et de femmes.
En raison de sa très grande taille, les impacts de la compagnie sur la nature, le stockage et l’utilisation du CO2 sont importants, et doivent également être correctement traités. Si la compagnie veut vraiment réduire ses incidences sur la nature et atteindre les objectifs de durabilité de HeidelbergCement pour 2030, elle ne pourra le faire qu’avec l’implication directe des travailleurs, des syndicats, des délégués syndicaux et des comités d’entreprises.
Pendant la conférence, les délégués ont également discuté des réalisations des autres secteurs. Ils ont porté une attention particulière à l’expérience des syndicats mondiaux et nationaux interagissant avec la direction d’un autre géant de l’industrie du ciment, LafargeHolcim.
A la fin de la réunion, les délégués ont adopté à l’unanimité la déclaration de Brême et ont élu un Comité de pilotage du réseau, qui coordonnera les activités entre ses réunions mondiales.
Matthias Hartwich, Directeur chargé de l’industrie des matériaux à IndustriALL, a indiqué:
« Avec la création du réseau syndical HeidelbergCement, nous ouvrons la porte au dialogue social si la direction y est disposée, et nous espérons que les militants syndicaux contribueront fortement à la promotion des droits et des intérêts des travailleurs au sein de la compagnie. A cette fin, le Comité de pilotage sera en relation étroite avec les syndicats nationaux. Enfin, nous croyons fermement que HeidelbergCement gagnera seulement grâce à la participation et à l’engagement actifs des travailleurs ».