3 août, 2016La deuxième réunion des travailleurs et travailleuses du secteur de la chimie en Amérique latine a eu lieu à Montevideo, en Uruguay, les 28 et 29 juillet. Cette réunion a souligné l’importance de renforcer les réseaux régionaux de sorte à obtenir des changements et des améliorations pour les travailleurs et travailleuses du secteur.
Des hommes et des femmes en provenance des syndicats du secteur de la chimie d’Argentine, du Brésil, de Colombie, du Chili et d’Uruguay ont partagé leurs expériences sur la situation de l’industrie chimique dans ces pays et le reste du monde. On y a pris note des défis auxquels sont confrontés les travailleurs dans un contexte de crise économique, d’attaques envers la démocratie, d’expansion du travail précaire et du besoin de promouvoir un emploi durable.
“Il est clair que les temps ne sont pas faciles. Des politiques antisyndicales posent d’importants problèmes et défis. Nous devons syndiquer et construire notre force collective partout dans le monde de manière à pouvoir défendre nos droits et nos intérêts par rapport aux attaques des gouvernements et des entreprises. Nous construisons des réseaux à l’échelle des secteurs pour promouvoir la coopération, en particulier en Amérique latine. Nous devons améliorer les communications et nous concentrer sur des problématiques comme la santé et la sécurité ainsi que l’externalisation,” a indiqué à l’entame de la réunion le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union Kemal Özkan.
La construction de réseaux syndicaux à l’échelle du secteur était l’un des principaux points en débat au cours de la rencontre. Ceux qui étaient présents ont souligné l’importance des réseaux dans la promotion de la démocratie et de la solidarité internationale. Les syndicats des industries chimiques peuvent s’en servir pour échanger des informations sur les secteurs, les entreprises, les conventions collectives et les stratégies de recrutement d’adhérents. L’ensemble de ce type de données est indispensable pour la construction d’une action internationale commune.
Les participants ont lancé le processus de mise en place des réseaux par l’échange d’informations générales. Les représentants d’IndustriALL, Kemal Özkan, Jorge Almeida, Secrétaire régional d’IndustriALL et Marino Vani, secrétaire régional adjoint, ont fait des interventions sur la situation actuelle du secteur au plan mondial. Les délégués ont ensuite chacun fait un exposé sur la situation de leur région.
“Nous avons fait beaucoup de progrès dans le sens de la formation des réseaux, mais il existe encore une certaine résistance à cet égard au sein du mouvement syndical. Certaines personnes en comprennent l’importance. D’autres pas, voulant des résultats immédiats, ce qui est impossible. Je pense que nous devons nous atteler à convaincre les travailleurs et travailleuses de l’importance des réseaux. La CUT et Força Sindical se sont engagées à le faire au Brésil, mais cela doit être un processus permanent,” a indiqué Sérgio Luis Leite, président de FEQUIMFAR et coprésident de la section de la chimie d’IndustriALL.
Tout au long de la réunion, un débat dynamique s’est tenu sur le syndicalisme et les relations sociales au sein des secteurs de la chimie, de la pharmacie et de la pétrochimie en Amérique latine et aux Caraïbes. La réunion a souligné le besoin d’augmenter les effectifs syndicaux, de combattre l’externalisation et d’améliorer la solidarité en réponse aux pertes d’emploi constantes.
Les participants ont souligné leur intention de former des réseaux forts pour promouvoir le dialogue social entre les travailleurs, les employeurs et les gouvernements. Ils ont indiqué qu’en cette période de crise, il était nécessaire de se battre pour maintenir les acquis des travailleurs et que l’assistance des gouvernements dans cette tâche était cruciale.
Les femmes ont apporté une contribution importante à la réunion. Une oratrice a insisté sur la nécessité d’assurer la participation des femmes à ce type de réunion et de les encourager à assister au prochain congrès mondial d’IndustriALL qui se tiendra à Rio de Janeiro.
Dans un geste de solidarité, les participants ont rédigé un courrier de soutien au processus de paix en Colombie et ont exhorté les travailleurs et travailleuses du pays à le soutenir. Les conclusions tirées par la réunion déclarent que les syndicats vont élargir la portée de leurs débats pour y inclure d’autres problématiques du secteur comme la durabilité, l’environnement et la quatrième révolution industrielle.
Enfin, Kemal Özkan et Sérgio Luis Leite ont assisté au lancement du Forum inter-syndical sur la chaîne de valeur des médicaments au siège du PIT CNT. Le Ministre uruguayen du Travail et de la Sécurité sociale, Ernesto Murro et la Ministre de l’Industrie, Carolina Cosse, y ont également participé et ont déclaré soutenir l’initiative pour aider à en faire un succès.