8 décembre, 2017Les affiliés à IndustriALL Global Union, la Fédération des mineurs et des métallurgistes du Honduras (FETRAMIMH) et la Fédération indépendante des travailleurs du Honduras (FITH), ont appelé au recomptage transparent des bulletins de vote et à l’arrêt des violences ayant éclaté dans le pays après les élections présidentielles.
Les résultats de l’élection du 26 novembre ne sont pas encore connus, plus d’une semaine après le vote.
La Commission électorale (TSE) a attendu près de 10 heures avant de publier les premiers résultats plaçant Salvador Nasralla, le candidat de l’Alliance de l’opposition contre la dictature, en tête contre Juan Orlando Hernández, Président sortant et candidat du Parti national à sa réélection.
De façon étonnante, après le recomptage du 28 novembre, la TSE a annoncé l’avance de Hernández sur son adversaire. Ce changement ainsi que le retard pris dans sa communication ont conduit à des accusations de fraude électorale; et le climat d’incertitude a entraîné de nombreuses manifestations de rue. Le gouvernement a dès lors imposé un couvre-feu, accompagnée d’une répression ayant déjà causé la mort de dix personnes.
« Le pays se trouve dans une situation très difficile parce que la Constitution a été violée. L’ampleur de la fraude électorale est considérable. Le résultat devait être annoncé mais le système est tombé en panne et a redémarré seulement dix heures après », a déclaré Joel López, un représentant de la FITH à San Pedro Sula.
Napoleón Villacillas, de la FETRAMIMH, a indiqué « s’élever totalement contre la fraude massive et la négation de la démocratie ». Il s’exprimait depuis la ville de El Progreso, située près de San Pedro Sula, où les manifestants continuent à braver le couvre-feu mis en place depuis 4 jours.
Le 5 décembre, Nasralla a appelé la TSE à procéder à un nouveau décompte de tous les bulletins de vote, ce que le Président Juan Orlando Hernández a fini par accepter.
« Nous voulons que tous les bulletins de vote soient recomptés. Nous pensons que c’est la seule façon de résoudre la crise. Dans le cas contraire, le peuple n’acceptera pas le résultat », a indiqué le dirigeant syndical Joel López.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a publié une déclaration de solidarité avec les travailleurs du Honduras dans laquelle il indique:
« IndustriALL Global Union appelle la TSE à immédiatement accepter les revendications légitimes des travailleurs et de la société civile, et à s’assurer que les bulletins de vote soient décomptés sans autres délais, irrégularités ou manipulations ».
Il a ajouté:
« IndustriALL s’élève contre la décision du gouvernement Hernández d’imposer un couvre-feu de 10 jours. Nous demandons que le gouvernement respecte le droit du peuple à manifester pacifiquement, sans craindre de subir des répressions ou des violences ».