25 octobre, 2018Les travailleurs employés par Tenaris TuboCaribe en Colombie ont manifesté pacifiquement à plusieurs reprises contre les violations de leurs droits fondamentaux commises par l'entreprise et contre les sanctions et les licenciements de dirigeants syndicaux.
Les syndicats Sintratucar, Sinaltrametal et Sinaltratenaris ont organisé une manifestation le 19 octobre et prévoient d'autres actions, tous les vendredis, contre TuboCaribe, que contrôle la multinationale de l'acier Tenaris, qui refuse de négocier avec eux sur base de leur cahier de revendications.
Les travailleurs protestent aussi contre l'absence de hausses salariales en 2017 et 2018, contre des violations de leur droit à la liberté syndicale et contre les menaces adressées à des dirigeants syndicaux. Ils réclament aussi la réintégration de syndicalistes qui ont été licenciés et que la direction renonce à son exigence de suppression de la protection syndicale.
Qui plus est, le responsable des ressources humaines de l'entreprise et son directeur des relations professionnelles ont eu, avec des travailleurs non syndiqués, des réunions dans les ateliers pendant lesquelles ils leur ont donné de fausses informations et ont déformé la réalité. Ils leur ont dit que l'entreprise n'avait pas augmenté leurs salaires parce que les syndicats l'avaient refusé et, à la suite de cela, des syndicalistes ont reçu des menaces de mort anonymes.
En plus des actions de protestation, les travailleurs ont recherché d'autres voies pour sortir du conflit. Ils ont adressé une requête à la Commission spéciale de traitement des conflits déférés à l'Organisation internationale du travail (OIT) et au ministère colombien du Travail, puis ont porté plainte à l'OIT et à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Ce n'est pas qu'en Colombie que Tenaris fait montre d'une telle arrogance et d'une telle négligence envers ses travailleurs; des syndicats d'autres pays connaissent des problèmes similaires. Au Guatemala par exemple, IndustriALL Global Union a porté plainte à l'OCDE contre le sidérurgiste Ternium qui, comme Tenaris, fait partie du groupe Techint, après son refus de reconnaître un syndicat et de négocier avec lui dans le pays.
Récemment, IndustriALL a informé certains clients de Tenaris de la répression organisée par l'entreprise contre les syndicats en Colombie. Parmi ces clients figurent ENI et Equinor qui ont tous deux signé des accords-cadres mondiaux avec IndustriALL.
IndustriALL collabore avec le Conseil mondial des travailleurs de Tenaris Ternium afin de mettre sur pied une campagne mondiale permanente contre les violations des droits des travailleurs que ses entreprises commettent dans certains pays et pour obtenir qu'elles-mêmes et leur société de holding, Techint, reconnaissent le Conseil mondial et entament un dialogue avec IndustriALL. Ils organiseront une réunion internationale au Mexique les 26 et 27 novembre.
"IndustriALL et le Conseil mondial proposeront des stratégies pour faire en sorte que la campagne actuelle soit un succès et pour instaurer un dialogue puissant et accompli avec Tenaris et Ternium, afin de prévenir et de régler les conflits et de créer des conditions de travail dignes pour les travailleurs de Tenaris et de Ternium dans le monde entier," a déclaré le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches.