13 septembre, 2019Dans un des plus longs conflits sociaux qu'ait connus le pays, 130 travailleurs de deux usines sidérurgiques du sud-ouest de l'Allemagne sont en grève depuis le 11 juin.
La grève aux usines Hennigsdorfer Elektrostahlwerke (HES) de Trèves et Horath a éclaté lorsque la direction a annoncé unilatéralement l'échec de la négociation collective et déclaré qu'elle ne comptait pas conclure une convention avec IG Metall.
HES appartient au groupe sidérurgique italien Riva et compte deux autres sites de production dont les personnels sont couverts par une convention collective. Riva a racheté les sites de Trèves et Horath il y a deux ans, les a intégrés à sa filiale allemande HES et y pratiquerait des salaires de 20 à 30 inférieurs à ceux de la convention collective de la région
Payer aux travailleurs le salaire régional aurait un coût d'environ un million d'euros par an. Or, les pertes économiques causées par la grève sont estimées à environ trois millions d'euros; et pourtant la direction refuse de céder. Les travailleurs sont persuadés que les salaires ne sont plus au centre de ce conflit. Riva a deux autres filiales dans la sidérurgie allemande et il est à craindre que cette entreprise veuille créer un précédent en matière de lutte antisyndicale.
La grève a le soutien de la communauté locale, du Parti social-démocrate, de La Gauche et des Verts. Des manifestations ont eu lieu à Trèves et les travailleurs ont envoyé plusieurs délégations à Berlin pour rencontrer le ministre du Travail.
Elle a aussi reçu un soutien international. Des délégués à la conférence mondiale de l'Ingénierie mécanique d'IndustriALL Global Union, réunis les 11 et 12 septembre à Stuttgart, ont adopté à l'unanimité une motion de solidarité disant :
“Nous, 90 participants de 19 pays, exprimons notre solidarité avec les grévistes de Riva.”
Valter Sanches et Luc Triangle, les Secrétaires généraux de, respectivement, IndustriALL Global Union et IndustriALL Europe, ont envoyé une lettre commune à la direction de Riva pour l'exhorter à reprendre la négociation collective avec IG Metall.
Dans cette lettre, ils écrivent :
“IG Metall n'a eu d'autre choix que d'appeler à la grève, laquelle a le soutien de tout le personnel. Les travailleurs sont maintenant en grève depuis plus de 13 semaines, mais la situation reste inchangée.
Il faut ajouter qu'IG Metall a même offert d'entamer des négociations sous la houlette de médiateurs, mais sa proposition est restée sans suite.
IndustriALL Global Union et IndustriAll Europe appellent Riva Stahl à revenir à la table des négociations pour trouver une solution juste et équitable au conflit.”