23 février, 2016Trois centrales syndicales du Brésil ont utilisé un mélange de dialogue et de manifestation pour faire avancer la cause des travailleurs de Nissan. Elles ont organisé une manifestation et une réunion avec le Comité organisateur des Jeux olympiques et paralympiques de 2016, qui se tiendront à Rio de Janeiro. Elles ont exigé que Nissan soit amené à rencontrer les termes de son contrat officiel de parrainage et ne viole pas les droits humains au sein de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise.
Des milliers d’adhérents de syndicats affiliés à la CUT, à Força Sindical, à l’UGT, le Syndicat de l’automobile UAW et IndustriALL Global Union ont manifesté à l’occasion de la réunion du Comité organisateur de 2016 à Barra da Tijuca, Río de Janeiro, ce 18 février. Agitant des pancartes et des drapeaux, ils ont dénoncé des pratiques anti-syndicales de Nissan aux États-Unis et ont appelé l’entreprise automobile japonaise à se comporter d’une manière socialement responsable.
"Ensemble, nous pouvons faire pression sur cette multinationale pour qu’elle respecte les travailleurs et travailleuses du Mississippi, aux États-Unis. Si Nissan ne met pas fin à ses pratiques anti-syndicales, nous le dénoncerons lors des Jeux olympiques” a déclaré Miguel Torres, président de la CNTM-Força Sindical, affiliée à IndustriALL Global Union.
Edson Rocha, Secrétaire de l’Administration et des Finances de la CNM/CUT, également affiliée à IndustriALL, a indiqué que son syndicat avait déjà dénoncé auparavant les actes de Nissan aux États-Unis.“ Nous allons continuer à agir en solidarité avec nos collègues de l’UAW jusqu’à ce que Nissan respecte le droit des travailleurs à s’organiser au sein d’un syndicat”, a-t-il dit.
Dans le cadre de la manifestation, une vingtaine de représentants syndicaux ont rencontré l’Ambassadeur Agemar Sanctos, Directeur des Relations institutionnelles pour le Comité organisateur. La délégation a remis en mains propres un courrier qui déclare que l’intimidation à laquelle sont soumis les travailleurs et travailleuses de Nissan est en contradiction avec les principes énoncés dans le document Sustainable Supply Chain Guide (Guide pour une chaîne logistique durable) à l’intention des partenaires officiels des Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro (http://www.industriall-union.org/fr/nissan-nest-pas-digne-de-figurer-parmi-les-partenaires-officiels-des-jo).
Sa réaction à ce courrier a été positive et il a accepté d’organiser une autre rencontre à une date à préciser dans le courant de la semaine prochaine. M. Sanctos a également accepté de parler à la direction de Nissan pour chercher une réponse aux doléances avancées par les syndicats.
“La rencontre a été très productive, mais nous sommes prêts à manifester de nouveau pour être entendus. Et nous le ferons tout le temps qu’il faudra”, a dit Ricardo Patah, président de l’UGT, qui représente plus de 80% des concessionnaires Nissan au Brésil.
Les syndicats adressent également un courrier au Ministre du Travail, Miguel Rossetto. Les syndicats espèrent que le Comité va présenter un plan de mesures correctives à mettre en œuvre immédiatement par l’entreprise.
Marino Vani, Secrétaire régional adjoint d’IndustriALL pour l’Amérique latine et les Caraïbes, figurait dans la délégation qui a remis le courrier et était du nombre des manifestants. Il a déclaré :
“Nous ne protestons pas contre les Jeux olympiques ou le Comité, ni même contre Nissan. Mais nous sommes d’avis que les travailleurs et travailleuses ont des droits fondamentaux comme celui de se syndiquer et de négocier. Nous voulons du respect de la part du plus important partenaire officiel des Jeux olympiques.
La solidarité avec nos collègues de Nissan aux États-Unis est destinée à amener l’entreprise à négocier avec l’UAW et à permettre à ses salariés de se syndiquer librement. En tant que fédération syndicale internationale, IndustriALL a la mission et le devoir de défendre les travailleurs et travailleuses et de s’assurer que les Jeux olympiques sont une compétition juste et propre. Nous ne pouvons pas laisser la flamme olympique être transportée dans un véhicule produit par une entreprise qui entretient des pratiques anti-syndicales au sein de sa chaîne d’approvisionnement.
Nous espérons qu’avant l’ouverture des Jeux olympiques, un dialogue puisse être ouvert afin de trouver un moyen d’avancer et de réconcilier Nissan avec ses travailleurs aux États-Unis. Nous espérons que l’entreprise permettra au syndicat de recruter, qu’elle respectera les droits des travailleurs pour donner un exemple de l’esprit de paix et de respect symbolisés par la flamme olympique.”