6 octobre, 2023IndustriALL Global Union et industriAll Europe sont solidaires des travailleurs et travailleuses ainsi que de leur syndicat de l’usine Bekaert İzmit Steel Kord en Turquie, qui font face à une répression féroce pour avoir légitimement revendiqué des augmentations de salaire afin de compenser une inflation élevée.
La direction de l’usine Bekaert İzmit Steel Kord en Turquie s’est montrée très dure à l’égard des travailleurs et travailleuses ainsi que de leur syndicat à la suite de l’organisation d’une manifestation après l’échec des négociations en vue d’obtenir une augmentation de salaire pour compenser l’inflation.
Cette semaine, l’entreprise a licencié le délégué syndical principal (membre du comité exécutif de la section régionale de Kocaeli de Birleşik Metal İş), ce qui a incité les travailleurs et travailleuses à refuser de quitter l’usine à l’issue du poste de jour. L’équipe de nuit a ensuite été empêchée d’entrer dans les locaux, ce qui a perturbé la production de Bekaert. Les membres du syndicat qui se trouvent encore dans l’usine se voient refuser l’accès à la nourriture.
Confrontés à une inflation galopante et à une érosion des salaires, les travailleurs et travailleuses réclamaient à juste titre des augmentations de salaire complémentaires pour lutter contre leur appauvrissement croissant et l’augmentation du coût de la vie. Malgré leurs tentatives pacifiques d’exprimer leurs préoccupations, leur représentant syndical a été licencié pour avoir crié des slogans, ce que les travailleurs et travailleuses ont jugé inacceptable.
Dans une lettre commune, IndustriALL Global Union et industriAll Europe condamnent avec la plus grande fermeté le licenciement abusif de ce représentant syndical et appellent à sa réintégration immédiate. Ils demandent également à la direction de laisser les travailleurs et travailleuses entrer dans l’usine pour relancer la production.
"Le comportement de l’entreprise constitue une violation flagrante de la législation nationale du travail et des normes internationales fondamentales du travail, notamment la convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et la convention 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective.
Il est impératif que Bekaert agisse en plein accord avec le droit national et les normes internationales du travail et engage ainsi des négociations de bonne foi avec Birleşik Metal İş et réintègre immédiatement le représentant principal du syndicat.”
Une lutte pour les droits
L’usine Bekaert İzmit Steel Kord représente un champ de bataille pour les droits des travailleurs depuis un certain temps, le syndicat étant confronté à une répression constante de la part de la direction.
L’hiver dernier, l’entreprise s’est assurée le soutien du gouvernement turc, avec un décret du président Erdogan interdisant, de fait, les grèves. La communauté syndicale internationale s’est solidarisée avec les travailleurs et travailleuses, condamnant l’interdiction et réclamant justice.
Malgré ces difficultés, le syndicat a remporté une victoire remarquable en obtenant une augmentation de salaire de 84 % pour ses membres.
Défier la répression
Les travailleurs et travailleuses de Bekaert İzmit Steel Kord restent inébranlables. Leur lutte se poursuit avec l’exigence de la réintégration immédiate de leur représentant licencié et le respect de leurs droits fondamentaux.
Les travailleurs et travailleuses soulignent l’absurdité de la situation : en 2023, une entreprise européenne à capitaux belges recourt à des méthodes qui rappellent le 18e siècle et tente d’intimider sa main d’œuvre par la faim et la répression. Pour les travailleurs et travailleuses il est clair que de telles tactiques archaïques ne briseront pas leur moral et ne les détourneront pas de leur cause.