2 octobre, 2017Le syndicat canadien Unifor poursuit ses efforts pour obtenir que le Mexique améliore ses normes du travail et que, avec le Canada et les États-Unis, il négocie un Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui assure des conditions identiques à tous les travailleurs.
Unifor et plusieurs organisations à but social ont défilé pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs mexicains dans la défense de leurs droits dans le cadre de l'ALENA, et pour adresser leurs condoléances aux victimes du récent tremblement de terre.
Ils réclamaient un Accord de libre-échange qui garantisse des conditions de travail dignes, le respect des droits des travailleurs et le droit au développement durable pour tous les pays concernés. Les organisateurs avaient espéré la présence de représentants des syndicats mexicains, mais le tremblement de terre d'une magnitude de 7,1 qui a dévasté le Mexique le 19 septembre ne l'a pas permis.
Lorsqu'on a signé l'ALENA, ils nous on dit qu'il ferait augmenter les salaires et sortirait les travailleurs mexicains de la pauvreté, mais il n'en a rien été. Nous voulons leur exprimer notre soutien dans ces moments difficiles et les aider à bâtir un avenir plus prospère,
a déclaré le Président national d'Unifor, Jerry Dias, après une minute de silence à la mémoire des victimes du tremblement de terre.
L'UNT, la Nueva Central et d'autres syndicats mexicains ont publié une déclaration exprimant leur gratitude pour ce mouvement de solidarité :
"Les travailleurs et les syndicats de nos trois pays sont unis dans la lutte contre les tentatives de précarisation du travail et de l'existence, pour réduire les disparités entre nos pays, pour rétablir le pouvoir d'achat de nos salaires et faire en sorte que l'ALENA ne puisse aller de l'avant s'il ne garantit pas le travail décent, ne respecte pas les droits des travailleurs dans toute la région et ne reconnaît pas le droit de chaque nation au développement durable."
Unifor et notre affilié américain United Autoworkers' Union (UAW) ont publié une déclaration commune disant que la renégociation de l'accord doit être bénéfique pour les travailleurs des trois pays signataires. Ils refusent la flexibilisation de la législation du travail et la pratique de salaires inférieurs au Mexique et dans le sud des États-Unis parce qu'elles augmentent les profits des entreprises sur le dos des travailleurs.
Ils ont expliqué que l'industrie automobile représente deux millions d'emplois en Amérique du Nord et que l'ALENA a entraîné la perte de centaines de milliers d'emplois et la fermeture de milliers d'usines aux États-Unis et au Canada. Par conséquent, sa renégociation ne sera profitable pour les trois pays que si elle se traduit par une augmentation des rémunérations des travailleurs, au Mexique en particulier où, selon une récente étude du chercheur mexicain Alex Covarrubias, les travailleurs de l'industrie automobile gagnent en moyenne 2,3 $ l'heure. En outre, les syndicats veulent que l'accord réduise le déficit commercial avec le Mexique et crée des emplois manufacturiers dans les usines syndicalisées aux États-Unis et au Canada.
Le troisième cycle de négociation de l'ALENA s'est achevé le 27 septembre à Ottawa, au Canada. Le quatrième se tiendra à Washington en octobre. Les membres du bloc commercial s'efforceront d'obtenir un accord pour la fin de l'année, avant la campagne présidentielle au Mexique. Or, les négociations avancent lentement, sans aucun progrès visible.
Fernando Lopes, Directeur à IndustriALL Global Union, a déclaré :
Les travailleurs du Mexique, du Canada et des États-Unis sont hostiles à un accord qui ne prendrait pas en considération les conditions de travail, la liberté syndicale et le droit de négocier collectivement. Ils pensent que pas d'accord du tout vaut mieux qu'un mauvais accord. Vous pouvez compter sur IndustriALL Global Union !