14 août, 2020 En réponse à l’oppression brutale des autorités biélorusses, qui ont utilisé une violence extrême pour réprimer des manifestations libres et pacifiques contre les récentes élections truquées, les travailleurs et travailleuses de nombreuses grandes entreprises de Biélorussie se sont croisés les bras et ont tenu des rassemblements pacifiques.
Au cours de ces six jours de manifestations, les arrêts de travail se sont rapidement étendus à tout le pays. Selon des informations récentes, les travailleurs et travailleuses de pas moins de 100 entreprises différentes se sont croisés les bras pour protester contre l’incapacité des chefs d’entreprise à assurer leur sécurité face aux brutales répressions policières.
Les travailleurs et travailleuses de Belaruskaliy, un producteur d’engrais, ont rapporté que plusieurs de leurs collègues avaient été arrêtés et tabassés par la police spéciale anti-émeute OMON, le 11 août, au moment de prendre leur poste de nuit. Un des travailleurs a été condamné à 25 jours et un autre à 15 jours.
Avant cela, IndustriALL avait reçu des informations faisant état d’une série de détentions et de passages à tabac sévères de dirigeants syndicaux qui avaient participé pacifiquement aux élections en tant qu’observateurs indépendants. Il s’agit notamment de l’ancien Président du Syndicat indépendant de Biélorussie (BNP) Nikalai Zimin, de son collègue Maxim Sereda et de Jan Roman, journaliste et militant du Syndicat libre des travailleurs de la métallurgie (SPM). La police n’a autorisé aucun contact avec les détenus.
En plus de rapports incessants sur la violence et la détention arbitraire, les personnes libérées les 13 et 14 août des centres de détention de Minsk et d’autres villes ont partagé des récits extrêmement alarmants de tortures brutales, de passages à tabac et d’autres actes de violence inhumains durant leur détention.
Selon des informations émanant des médias biélorusses et des affiliés d’IndustriALL dans le pays, les travailleurs ont arrêté le travail pour tenir des assemblées spontanées dans de grandes entreprises manufacturières, notamment BelAZ (camions tout-terrain, Zhodino), MAZ (camions et bus, Minsk), MTZ (tracteurs, Minsk), Keramin (carreaux de céramique, Minsk), Integral (électronique, Minsk), Grodno Azot (produits chimiques, Grodno), Belaruskaliy (engrais potassiques, Soligorsk).
Les travailleurs exigent que les chefs d’entreprise et les dirigeants des villes garantissent leur sécurité et mettent fin à la violence contre les travailleurs et la population en général. Lors de nombreuses réunions, les travailleurs ont exprimé leur méfiance à l’égard des résultats des élections qui ont été annoncés et demandent la démission de Loukachenko ainsi que la tenue de nouvelles élections.
Au plan européen et international, on a commencé à discuter de sanctions supplémentaires contre les personnes impliquées dans le processus de fraude lors des élections en Biélorussie.
Il faut des sanctions supplémentaires contre ceux qui ont violé les valeurs démocratiques ou abusé des droits de l’homme au #Belarus.
Je suis convaincue que la discussion d’aujourd’hui entre les ministres des affaires étrangères de l’UE démontrera notre ferme soutien aux droits de la population de Biélorussie, aux libertés fondamentales et à la démocratie.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) 14 août 2020
IndustriALL Global Union et industriAll Europe ont conjointement exprimé leur indignation, leur colère et leurs protestations face à la violence disproportionnée, aux persécutions et aux arrestations dont ont fait l’objet les personnes qui manifestaient pacifiquement contre les résultats des élections présidentielles du 9 août.