4 avril, 2019***POINT DE LA SITUATION 3 AVRIL 2019*** Les travailleurs algériens prévoient toujours d'organiser une grève générale de trois jours à partir du 7 avril si un gouvernement de transition n'est pas mis en place. Bien que la démission du Président Bouteflika soit une victoire pour les manifestants, l'affilié d'IndustriALL SNATEG réclame un gouvernement de transition, incluant des membres de l'opposition, afin de préparer des élections présidentielles transparentes. Le SNATEG réclame aussi le départ du Président par intérim et Président du Sénat Abdelkader Bensalah. "Le peuple algérien n'a pas confiance dans le gouvernement actuel installé par Bouteflika," déclare le Président du SNATEG, Raouf Mellal.
En Algérie débutera le 7 avril une grève générale de trois jours pour réclamer le départ immédiat du Président Abdelaziz Bouteflika et un gouvernement de transition auquel participe l'opposition.
Le Président Bouteflika a annoncé qu'il démissionnera avant la fin de son mandat, qui s'achève le 28 avril, mais aucune date n'a été fixée pour de nouvelles élections présidentielles.
Notre affilié SNATEG, qui représente les travailleurs du gaz et de l'électricité d'Algérie, réclame aussi la destitution des présidents du Sénat et du Conseil constitutionnel.
Le Président du SNATEG, Raouf Mellal, qui préside aussi la centrale nationale COSYFOP, la dit "catégoriquement opposée" au nouveau gouvernement et au remaniement du cabinet de ce dimanche.
"Nous avons besoin d'un gouvernement de transition auquel participent de grandes figures de l'opposition et qui promeuve l'unité nationale", déclare Raouf Mellal.
Si les revendications des travailleurs ne sont pas entendues, il y aura une nouvelle grève de cinq jours à partir du 14 avril.
Si Abdelaziz Bouteflika n'est pas parti pour le 18 avril, date prévue initialement pour l'élection présidentielle, les travailleurs appelleront le public à les rejoindre dans des actions de protestation nationales contre le Président et son gouvernement.
Les manifestations de masse se succèdent en Algérie depuis que son Président de 82 ans à la santé chancelante a annoncé sa candidature à un cinquième mandat. À la suite d'une précédente grève générale les 10 et 11 mars, Abdelaziz Bouteflika a retiré sa candidature mais il reste en poste.
Le 17 mars, le SNATEG a menacé d'appeler à la grève si le Conseil constitutionnel n'invoque pas l'article 102 qui permet de proclamer la vacance de la présidence lorsque le Président est dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions.
Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis vingt ans, n'a guère été vu en public depuis son attaque cérébrale de 2013. La majorité des Algériens pensent qu'il sert de façade pour préserver la mainmise sur le pays de ce qu'ils appellent "le pouvoir", une faction composée de politiciens, de militaires et d'hommes d'affaires. Ce groupe domine le Front de libération nationale, au pouvoir depuis l'indépendance de 1962.
Ce mouvement de protestation est essentiellement le fait de jeunes Algériens qui réclament un nouveau système de gouvernement, et pas simplement le remplacement d'un homme de paille.
Entretemps, IndustriALL et d'autres syndicats mondiaux, comme la CSI, l'UITA et l'ISP, continuent d'exprimer leur soutien au SNATEG.