4 octobre, 2018Plus de 80 délégués, représentant 40 affiliés à IndustriALL originaires de la Communauté des Etats indépendants (CEI), se sont réunis du 1er au 3 octobre, à Baku, en Azerbaijan, pour discuter de la meilleure réponse syndicale à apporter aux difficultés que connaissent les régions.
La réunion s’est avérée être une importante plateforme d’échange d’informations et d’expériences, avec les participants unis dans la défense et la progression des droits des travailleurs. Une journée entière a été consacrée aux questions d’égalité des sexes et à la manière dont les syndicats devraient collaborer pour améliorer les droits et la participation des femmes.
Dans le cadre des discussions sur les nouveaux éléments survenus depuis la dernière réunion tenue à Erevan (Arménie), en 2017, de nombreux délégués ont évoqué les difficultés auxquelles ils font face, parmi lesquelles figurent la baisse du niveaux de vie, le faible niveau des salaires et les attaques perpétrées contre les droits syndicaux.
- Des rapports alarmants sur la détérioration des droits syndicaux au Kazakhstan et au Bélarus ont été présentés.
- Des développements inquiétants relatifs à la liberté syndicale et à l’intervention directe du gouvernement dans les affaires syndicales internes ont été signalés au Kazakhstan.
- Dans le but de criminaliser les activités des syndicats, Gennady Fedynich et Ihar Komlik, dirigeants de l’affilié à IndustriALL Global Union, le syndicat des travailleurs de l’industrie radiophonique et électronique bélarussienne (REP), ont été reconnus coupables d’évasion fiscale en août. Fedynich, qui ne peut pas sortir du pays, a pu suivre en partie la réunion par téléconférence.
- En Russie, les syndicats se battent depuis l’été dernier contre l’augmentation de l’âge de la retraite annoncée. La Russie a été le dernier pays où les femmes pouvaient prendre leur retraite à l’âge de 55 ans et les hommes, à l’âge de 60 ans. Le nouvel âge de la retraite est fixé à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes.
- En Géorgie, les syndicats font appel à des médiateurs en tant que nouveau moyen pour résoudre les conflits du travail.
- IndustriALL continue de soutenir les campagnes de syndicalisation dans la région, dont les opérations d’organisation des travailleurs au Kyrgyzstan qui ont remporté un franc succès.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a indiqué:
« Nous avons eu trois jours de travail très intéressants et productifs. Comme dans de nombreux autres pays, ici également nos affiliés font face à de multiples problèmes graves, mais nous ne doutons pas que nous pouvons les surmonter.
« Les violations préoccupantes des droits syndicaux au Kazakhstan et au Bélarus sont choquantes mais avec le soutien de nos affiliés, nous sommes solidaires de nos collègues dans ces pays ».
Dans le cadre du renforcement des relations entre les pays de la région et l’Union européenne (UE), le Secrétaire général d’IndustriAll Europe, Luc Triangle, a présenté l’UE, ses institutions et ses politiques sociales.
Industry 4.0 va très vite avoir des conséquences sur la région, et les syndicats se préparent à affronter les défis qui affecteront la production et le travail dans les industries ayant une fort impact sur les économies de la CEI.
Le troisième jour de la réunion a été consacré aux politiques de genre et aux actions qui devront être menées dans la région pour appliquer les décisions prises durant le Congrès d’IndustriALL organisé à Rio de Janeiro en 2016, à savoir que « tous les affiliés s’efforcent d’avoir 40 pour cent de femmes au minimum dans leurs délégations ». Les syndicats se sont félicités de la possibilité donnée aux hommes et aux femmes de se réunir afin de mieux comprendre les problèmes auxquels sont confrontées les femmes dans les syndicats et sur le lieu de travail. Le meilleur moyen d’y apporter des améliorations serait, à l’unanimité des affiliés, de régler les problèmes au niveau du leadership, avec une participation de femmes et d’hommes.
Jenny Holdcroft, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL, a déclaré:
« J’ai été très heureuse de participer à ces discussions stimulantes qui ont mis en lumière les différentes perspectives des hommes et des femmes sur la situation des travailleuses. C’est au travers de discussions comme celles-ci que nous pouvons améliorer notre compréhension commune des problèmes et amorcer les changement dans nos syndicats ».