3 septembre, 2019À Johannesburg, entre le 1er et le 3 septembre, des foules hystériques ont envahi des boutiques essentiellement tenues par des ressortissants étrangers pour les piller. Plusieurs véhicules ont été incendiés, une personne a été tuée par balle et d’autres ont été blessées dans le tumulte.
Cette violence est une répétition de ce qui s’est déjà passé au cours d’autres attaques xénophobes dans le pays et la police a indiqué avoir procédé à différentes arrestations.
Louise Modikwe de l’affilié d’IndustriALL Global Union du textile, Southern African Clothing and Textile Union, qui est également la Secrétaire pour la province de Gauteng du Congrès des syndicats sud-africains COSATU, a déclaré :
“Le COSATU est choqué par la violence exercée à l’égard de ressortissants étrangers, en particulier nigérians, qui a débuté la semaine dernière après qu’un chauffeur de taxi a été tué à Pretoria. Cette violence est alimentée par les défis économiques présents en Afrique du Sud et en Afrique en général, qui sont le résultat des échecs des gouvernements à élaborer des politiques économiques qui fassent croître les économies et créent des emplois. Les interventions des gouvernements au niveau de la création d’emploi, de la gestion des étrangers sans papiers et du contrôle des stupéfiants au sein des communautés sont souvent déficientes.”
La Fédération sud-africaine des syndicats (SAFTU) à laquelle l’affilié d’IndustriALL, le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud, est également affilié, a déclaré :
“La SAFTU répète que les migrants n’ont rien à voir avec le taux de chômage élevé de 38%. Ils n’ont rien à voir avec le fait que deux tiers des Sud-africains vivent dans la pauvreté. Les inégalités auxquelles les Sud-africains font face ne sont pas créées par les migrants pauvres venus d’Afrique et d’Asie, mais émanent du système capitaliste qui divise et exploite la classe ouvrière noire.”
Les syndicats ont indiqué que la sûreté et la sécurité étaient faibles en raison de l’échec de la Police sud-africaine à faire son devoir en termes de maintien de l’ordre et de l’état de droit. Ils ajoutent que cela pourrait être une des raisons pour lesquelles le crime est endémique dans le pays.
Les syndicats ont également condamné les pratiques de certains employeurs qui préfèrent les sans papiers aux travailleurs et travailleuses sud-africains. Les sans papiers sont payés en dessous du salaire minimum de 3.500 rands (US $230). Ils affirment que cela crée des conflits entre travailleurs.
Avec une croissance molle de 2,8% par an en Afrique sub-saharienne, les emplois sont difficiles à trouver et l’Afrique du Sud est perçue comme un pays offrant de meilleures perspectives que d’autres. Des efforts sont actuellement entrepris pour créer des emplois sur le continent, parmi lesquels l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Zone de libre-échange continentale africaine, entre autres initiatives.
Photo: © Ihsaan Haffejee, 2 septembre - Des personnes fuient la police qui tente de disperser une foule qui tente de piller des entreprises appartenant à des migrants