20 septembre, 2019Une femme est tuée toutes les trois heures en Afrique du Sud, d'après les statistiques de la police. Avec l'augmentation de la violence fondée sur le sexe et du nombre de féminicides dans le pays, les femmes vivent dans la peur et les syndicats appuient un plan d'urgence du gouvernement pour mettre un frein à la violence.
D'après les statistiques officielles publiées récemment par la police sud-africaine, une femme est tuée toutes les trois heures. Entre avril 2018 et mars 2019, elles sont 2.771 à avoir perdu la vie, tandis que les viols et les violences sexuelles sont à la hausse.
Dans un discours prononcé à la session plénière du Parlement du 18 septembre, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé un plan d'urgence du gouvernement pour "éradiquer le cancer de la violence fondée sur le sexe".
Ce plan, qui doit être mis en œuvre dans les six mois, se concentre sur la prévention de la violence fondée sur le sexe, par un renforcement de la réaction du système de justice pénale et un durcissement des cadres légal et politique. Il prévoit aussi des mesures de prise en charge, d'accompagnement et de traitement des victimes de cette forme de violence. Il préconise aussi l'autonomisation économique des femmes en tant que stratégie pour réduire la vulnérabilité des femmes.
Le viol et le meurtre d'Uyinene Mrwetyana, une étudiante de l'université du Cap de 19 ans, au bureau de poste de Clairemont à Cape Town, a soulevé une vague de protestations pour réclamer la fin de la violence généralisée contre les femmes et des féminicides en Afrique du Sud.
Les affiliés d'IndustriALL sont entrés en action et des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays. 10.000 personnes ont manifesté au Cap en clamant "ça suffit". À Johannesburg, une pétition a été adressée à la bourse de Johannesburg pour qu'elle soutienne les campagnes contre la violence fondée sur le sexe. Les manifestants ont été soutenus à leur tour par des campagnes sur les réseaux sociaux telles que #AmINext et #stopviolenceagainstwomen.
Lydia Nkopane, la Présidente du Conseil national des femmes d'Afrique du Sud d'IndustriALL (INWC-SA), a déclaré :
"Nous sommes consternées par le nombre de femmes assassinées chez elles et au travail. Cela fait de l'Afrique du Sud un des pays les plus violents pour les femmes. C'est pourquoi nous nous félicitons de ce plan du gouvernement pour enrayer la violence fondée sur le sexe et améliorer la sécurité des femmes."
Les affiliés ont signé l'engagement d'IndustriALL à mettre fin à la violence fondée sur le sexe dans le syndicat et sur le lieu de travail. Ils font aussi campagne pour la ratification et la mise en application de la nouvelle convention 190 de l'Organisation internationale du travail et sa recommandation 206 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
L'INWC-SA représente les travailleuses des affiliés d'IndustriALL suivants : le Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie, du papier, de l'impression, du bois et des secteurs connexes, le Syndicat national des mineurs, le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud, et le Syndicat des travailleurs de l'habillement et du textile d'Afrique australe.