28 février, 2019Au Brésil, les syndicats ont mené un “acte de résistance pour les victimes du crime de Vale à Brumadinho”. Un mois après la rupture meurtrière du barrage minier, ils ont exigé de connaître les causes de la catastrophe pour en éviter la répétition.
Le 25 février marquait le premier mois écoulé depuis la rupture tragique d’un barrage de la compagnie minière Vale située à Corrego do Feijão, dans la municipalité de Brumadinho (sud-est du Brésil). Le tribut des victimes décédées est depuis monté à 179 et 131 personnes sont toujours portées disparues. Le gouvernement de Minas Gerais a interdit la consommation d’eau non-traitée pour les humains, les animaux et les activités agricoles, car les déchets miniers du barrage rompu ont atteint le fleuve Paraopeba.
Les syndicats ont affiché un geste de solidarité avec les victimes concernées par la plus grande catastrophe environnementale, professionnelle et humaine du pays et revendiqué des conditions de travail, de santé et de sécurité dignes.
La Présidente du syndicat CNQ/CUT, Lucineide Varjão, qui est membre du Comité exécutif d’IndustriALL Global Union et coprésidente de sa section des mines, a participé à l’action avec des représentants de 11 syndicats affiliés à la FITEM (CNQ-CUT) et de mouvements sociaux ainsi que des chercheurs actifs dans le secteur.
“En plus d’apporter notre solidarité aux victimes, nous cherchons à comprendre les raisons de la rupture du barrage de Corrego do Feijão, les actes posés par Vale S.A et le fonctionnement des mouvements sociaux.”
“Il existe de nombreux autres barrages miniers dans le pays et nous pensons que participer à ces actions est fondamental pour la force et l’unité des syndicats de mineurs du Brésil et du monde entier,” a déclaré Varjão.
Cet événement a aussi servi à alerter la société sur l’état précaire de barrages miniers appartenant à d’autres compagnies minières de par le pays, où les travailleurs sont extrêmement peu protégés, de sorte à prévenir la répétition de pareille tragédie. Au Brésil, il existe 88 barrages miniers constitués de la même manière qu’à Brumadinho.”
Les experts s’accordent à dire que la catastrophe n’était pas une surprise. En dépit du fait que tous les ingrédients d’une possible catastrophe étaient réunis, Vale en a ignoré pendant des années les signes avant-coureurs. Vale va devoir payer des indemnisations à tous les habitants de Brumadinho, à la suite d’une décision prise par la Cour de Justice de Minas Gerais, le 20 février.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Ceci est un crime, pas un accident. Nous portons le deuil des morts et apportons toute notre sympathie aux victimes de cette terrible tragédie. Il est temps pour Vale de se mettre à l’écoute et de prendre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité de ses activités industrielles.”