22 octobre, 2020Les affiliés nigérians d'IndustriALL Global Union soutiennent le mouvement de protestation populaire des jeunes qui réclament l'arrêt des brutalités policières. Dans ces actions de protestation, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue et diffusent sur les réseaux sociaux avec le hashtag #EndSARS.
Après des semaines de protestations contre les exactions répétées et les violations flagrantes des droits de l'homme, émaillées de tortures et d'assassinats, commises par la SARS, l'unité spéciale anti-banditisme de la police, le gouvernement du Nigeria a démantelé celle-ci le 11 octobre. Mais cela n'a pas mis fin aux manifestations.
Les manifestants ont reçu le soutien du footballeur de Manchester United Idion Ighalo, qui a posté une vidéo sur les réseaux sociaux disant sa "honte" du gouvernement nigérian qui a envoyé l'armée tirer sur des manifestants désarmés au péage de Lekki Toll Gate, à Lagos.
Tolulope Fagbamigbe, un membre du comité des jeunes d'Afrique subsaharienne d'IndustriALL issu du Syndicat national des salariés de la chimie, de la chaussure, du caoutchouc et des produits non métalliques (NUCFRLANMPE), a déclaré :
"La jeunesse nigériane clame son désir d'être entendue par le gouvernement sur la campagne #EndSARS et d'autres revendications. Le 20 octobre, les lumières se sont éteintes au Lekki Toll Gate lorsque les soldats ont fait irruption avec des blindés et ont ouvert le feu sur des manifestants non armés, faisant de nombreux morts.
"Le gouvernement a pris la situation à la légère, et maintenant cela dérape. Si le gouvernement veut calmer les choses, il doit aller de l'avant progressivement. Sinon, il est à craindre que la situation dégénère pour finir dans le chaos."
Le Vice-président d'IndustriALL Issa Aremu a déclaré :
"Il faut se rendre compte que les protestations actuelles reflètent les atrocités commises de tout temps par la police nigériane. Il est encourageant de voir que la Commission présidentielle sur la réforme de la police a accepté les revendications en cinq points des manifestants contre les brutalités policières, à savoir l'arrêt de l'utilisation de la force contre les manifestants et la libération sans conditions des citoyens arrêtés, la justice pour les victimes de brutalités policières, avec indemnisation, et l'évaluation psychologique des policiers, avec revalorisation de leurs salaires."
S'agissant de l'emploi, la situation des jeunes Nigérians est dramatique. D'après le bureau national de la statistique, le taux de chômage dépasse les 27 pour cent, ce qui veut dire que 27,7 millions de jeunes sont sans emploi, alors que le taux de sous-emploi est de plus de 28 pour cent. Le chômage s'est encore aggravé avec les fermetures d'usines. Pour obtenir la création d'emplois décents, estime Issa Aremu, les syndicats doivent faire campagne pour un "état développemental générateur d'emplois décents pour les jeunes."
Les affiliés d'IndustriALL au Nigeria sont le Syndicat des travailleurs de l'automobile, des chantiers navals, du transport, de l'équipement et des secteurs connexes (AUTOBATE), le Syndicat national des salariés de la chimie, de la chaussure, du caoutchouc et des produits non métalliques (NUCFRLANMPE), le Syndicat national des employés de l'électricité (NUEE), le Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz naturel (NUPENG), le Syndicat national des travailleurs du textile, du vêtement et de la confection (NUTGTW), l'Association des cadres du pétrole et du gaz naturel (PENGASSAN) et les Travailleurs de la sidérurgie et de l'ingénierie du Nigeria (SEWUN).