5 octobre, 2017Une région sous-régionale des affiliés d’IndustriALL Global Union de la Communauté des États indépendants (CEI) s’est tenue à Erevan, en Arménie, les 2 et 3 octobre.
Des dirigeants syndicaux de huit pays, Arménie, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Moldavie, Russie et Ukraine, ont débattu de la situation syndicale dans le contexte de la crise économique régionale en cours, de la pression toujours plus forte mise par les employeurs sur les syndicats ainsi que des défis posés par la numérisation et la robotisation, ce qu’on appelle aussi Industrie 4.0.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, Gamlet Danielyan, Président de la Section syndicale républicaine du Syndicat des travailleurs de l’industrie de la République d’Arménie et Eduard Pakhlevanyan, Président de la Section syndicale des organisations de mineurs, métallurgistes et bijoutiers de la République d’Arménie ont souhaité la bienvenue aux participants.
Les dirigeants des affiliés d’IndustriALL ont fait rapport sur la situation syndicale dans leurs pays respectifs.
Zinaida Mikhniuk, Vice-présidente du Syndicat biélorusse des travailleurs de l’industrie de la radio et de l’électronique a parlé de la répression contre les syndicats indépendants en Biélorussie consécutive à leur lutte contre le décret dit sur “les parasites sociaux”. Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a exprimé l’espoir que le gouvernement de Biélorussie se conforme aux normes internationales, mette un terme à la persécution des syndicats et en revienne à un dialogue social civilisé. Il a également annoncé la récente libération du leader syndical emprisonné Ihar Komlik.
Svetlana Klochok, présidente du Syndicat biélorusse des travailleurs des industries de la chimie, des mines et du pétrole, a fait part des revendications de son syndicat d’augmenter les actuelles allocations de chômage qui sont de 14 dollars et d’assurer les travailleurs et travailleuses contre les faillites et les restructurations d’entreprise. On compte environ 4.000 entreprises au bord de la fermeture en Biélorussie. Seul un travailleur sur quatre peut compter sur une indemnisation partielle.
Les représentants des syndicats de Moldavie ont fait référence aux difficultés rencontrées pour conclure des conventions collectives et sauvegarder les acquis sociaux qu’elles contiennent.
Valery Matov, Président du Syndicat des travailleurs du nucléaire d’Ukraine, a évoqué auprès des participants la victoire syndicale qu’est la restitution d’allocations de pension à partir du 1er janvier 2018 aux travailleurs et travailleuses occupés dans des conditions dangereuses. Matov a également remercié IndustriALL pour son soutien dans le cadre de la remise en route de l’entreprise étatisée Eastern Mining and Ore-Dressing Combine. Trois mille mineurs ont repris le travail après trois mois d’arrêt.
Alexey Bezymyannykh, Président du Syndicat des mineurs et des métallurgistes de Russie, a évoqué pour les délégués un projet pilote du MMWU visant à former un groupe de 25 recruteurs syndicaux. Le syndicat s’éloigne de l’approche traditionnelle consistant à former en groupe au sein de grandes ville pour aller vers la formation des gens sur le terrain.
Ivan Mokhnachuk, Président du Syndicat russe indépendant des salariés des charbonnages, a insisté sur l’importance de renforcer et réformer les structures syndicales.
Tamaz Dolaberidze, Président du Syndicat des travailleurs de la métallurgie, des mines et de la chimie de Géorgie a souligné l’importance d’avoir un inspectorat du travail efficace en Géorgie. Depuis son abolition en 2006, plus de 90 personnes sont tuées et 170 victimes de handicaps au travail chaque année. Les militants et les adhérents syndicaux sont soumis à la pression du gouvernement et des employeurs. À la suite de cela, 700 adhérents ont quitté le syndicat en 2017 uniquement.
Le 3 octobre, Gocha Aleksandria, spécialiste membre de l’équipe de soutien technique pour le Travail décent de l’OIT et du Bureau pour les pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, a fait une allocution sur la libéralisation des législations du travail et les violations régulières des droits syndicaux en Biélorussie, en Géorgie et au Kazakhstan.
Kemal Özkan a mis en lumière la problématique des impacts pour les travailleurs et les syndicats d’Industrie 4.0.
Résumant les acquis de la réunion, Kemal Özkan a noté un travail fructueux dans tous les pays. Il a annoncé qu’IndustriALL continuerait à œuvrer à la création de réseaux syndicaux pour les jeunes et les femmes dans la région CEI, chose qui a débuté en 2017.
Özkan a confié :
“La législation du travail change dans de nombreux pays. Les gouvernements se font concurrence entre eux pour obtenir des investissements en diminuant les droits des travailleurs. Nous sommes convaincus que reconnaître et renforcer les droits fondamentaux et les conditions de travail permettrait d’atteindre une croissance économique forte. C’est pourquoi ne devons être capables, plus que jamais, de travailler ensemble par-delà les frontières nationales”.
“Nous allons continuer à être au coude à coude dans notre solidarité avec vous. Notre cœur vous appartient. Le soutien solidaire est la chose la plus importante du syndicalisme international. La lutte continue !”