11 septembre, 2012Malgré une violente répression gouvernementale au Swaziland, les syndicats persévèrent, aux côtés des étudiant(e)s et de la société civile, pour exiger des élections démocratiques pluripartites à l’occasion de la semaine d’action mondiale au Swaziland du 3 au 7 septembre.
La tension est montée tout au long de la semaine et les organisateurs ont annulé la principale action revendicative prévue pour le vendredi, pour ne pas mettre en danger les manifestant(e)s après que les forces de sécurité eurent annoncé être prêtes à réprimer l’action.
Toutefois, des manifestations ont eu lieu au Swaziland, mais les participant(e)s ont dû faire face à la brutalité de la police qui a procédé à des tabassages et des arrestations. D’autres actions ont été empêchées par la police qui a détourné des bus et des cars, et les personnes qui s’étaient rassemblées ont fait l’objet de menaces, accompagnées de quelques arrestations.
“Il n’est pas question d’abandonner”, a déclaré Frank Mcina, secrétaire général de la fédération des syndicats du Swaziland, qui exprimait ainsi un engagement au combat pour la démocratie et les droits de la personne, partagé par la majorité des syndicats au Swaziland.
“Nous continuerons à faire pression jusqu’à ce que le régime reconnaisse le droit de s’exprimer à la population, et nous retrouverons nos droits, notamment le droit fondamental de la liberté syndicale dans le travail”, a ajouté Mcina.
Après près de 40 ans d’état d’urgence, le Swaziland, qui est l’une des dernières monarchies absolues au monde, connaît une crise économique qui va en s’aggravant et pousse la plupart des habitant(e)s du pays dans une pauvreté absolue.
Pendant ce temps, la famille royale continue de dépenser sans compter et la Campagne pour la démocratie au Swaziland accuse le roi Mswati III de se livrer au pillage de l’économie. Mswati maintient le contrôle par un régime d’oppression où les partis politiques sont interdits et les militant(e)s régulièrement arrêtés, emprisonnés et torturés.
Le Congrès des syndicats du Swaziland (Tucoswa), récemment formé, qui assure l’unification de la main-d’œuvre syndiquée dans le pays, a subi les attaques du gouvernement qui cherche à radier son enregistrement.
IndustriALL Global Union a écrit au Premier ministre du Swaziland pour demander une réforme constitutionnelle et une démocratie pluripartite dans le pays, et exprimer son soutien à la semaine mondiale d’action au Swaziland.
“Nous accordons prioritairement notre soutien aux efforts entrepris, non seulement au Swaziland, mais aussi aux niveaux régional et international, et je vous assure que nous ne mettrons pas fin à nos efforts tant que les droits de la personne et les droits syndicaux ne seront pas respectés dans votre pays”, a écrit Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL.
Prendre connaissance ici d’un rapport plus détaillé sur la semaine d’action au Swaziland.