17 février, 2022Devant les fermetures de plusieurs raffineries de pétrole et de gaz et d'autres en projet, les syndicats demandent au gouvernement sud-africain d'intervenir pour sauver des emplois.
La semaine dernière, les actionnaires de Sapref, une raffinerie appartenant à BP et Shell, ont annoncé la suspension de ses activités pour la fin mars. Sapref raffine 35 pour cent du pétrole brut importé à Durban. Cette annonce s'ajoute aux fermetures des raffineries Astron, de Chevron, et Wenworth, d'Engen, qui devraient entraîner des milliers de licenciements.
L'Afrique du Sud importe l'essentiel de son pétrole brut des pays d'Afrique et du Moyen-Orient. En outre, Sasol fabrique des produits pétroliers pour le marché intérieur, en raffinant du pétrole brut et par la liquéfaction du charbon et du gaz. Et enfin, l'entreprise d'État Petrosa liquéfie du gaz naturel, mais elle a aussi mis sa raffinerie à l'arrêt.
Les affiliés d'IndustriALL qui représentent les travailleurs du secteur pétrolier, le Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie, du papier, de l'impression, du bois et des secteurs connexes (CEPPWAWU) et le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA), estiment que le gouvernement doit intervenir par des politiques industrielles durables pour sauver l'emploi. Pour eux, ces fermetures auront un impact sur les activités en aval de la chaîne de valeur telles que le raffinage, le transport et la commercialisation des produits pétroliers.
Le secrétaire général du NUMSA, Irvin Jim, déclare :
"Il faut que le gouvernement donne un coup d'arrêt à l'agenda clairement orchestré par les multinationales du pétrole telles que Shell et BP, Engen, Sapref et Chevron qui, consciemment et animées par la cupidité, ont décidé de fermer des raffineries en Afrique du Sud pour ne plus faire qu'importer les produits finis, diesel et essence, en faisant croire que le pétrole brut est inabordable et en invoquant la réglementation stricte du gouvernement sur la pollution par le soufre.
"Notre message au gouvernement est que, dans l'intérêt du pays et devant la nécessité de stimuler la croissance économique et de préserver et créer des emplois, il ne faut pas laisser ces multinationales pétrolières cupides fermer nos raffineries, chez nous, pour simplement importer les produits finis, en abusant des licences d'importation."
"Les multinationales du pétrole et du gaz doivent négocier avec les syndicats pour sauver l'emploi et protéger les intérêts et les moyens de subsistance des travailleurs plutôt que de fermer des raffineries et licencier des milliers de travailleurs. Bien que la recherche de sources d'énergie plus propres soit nécessaire pour atteindre la neutralité carbone, la transition vers des combustibles plus propres et des énergies renouvelables doit se faire en concertation, en associant les syndicats, les travailleurs et les communautés concernées,"
déclare la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin.
Photo : des membres du NUMSA manifestent en faveur d'une Transition juste