30 janvier, 2024Des syndicats d'Asie du Sud ont fait part de leurs préoccupations quant à la migration de travailleurs précaires en Israël alors que la guerre en Palestine se poursuit.
Avec le bombardement des territoires palestiniens occupés de Gaza et de Cisjordanie, le gouvernement israélien interdit aux travailleurs palestiniens d'entrer sur son territoire. Plus d'un million de travailleurs palestiniens avaient toutes sortes d'emplois précaires en Israël avant la résiliation de leurs permis de travail. Pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre, Israël envisage de faire venir des travailleurs migrants d'Asie.
En Inde ont lieu des campagnes de recrutement pour l'envoi de travailleurs précaires en Israël. Le gouvernement du Sri Lanka encourage lui aussi ses travailleurs à postuler pour du travail en Israël. Beaucoup de travailleurs venus du Népal étaient déjà employés en Israël et certains ont perdu la vie pendant la guerre.
Les syndicats de ces deux pays critiquent leurs gouvernements qui encouragent les travailleurs à prendre des emplois dans une zone de guerre. Suivant un accord bilatéral signé par les gouvernements indien et israélien en mai dernier, 42.000 travailleurs indiens devraient être envoyés en Israël. Or, dans la situation actuelle, on estime qu'ils seront plus de cent mille à être envoyés dans ce pays.
La plateforme qui réunit des centrales syndicales indiennes a publié en novembre de l'an dernier un communiqué s'opposant à la décision du gouvernement indien d'exporter des travailleurs indiens vers Israël pour remplacer des travailleurs palestiniens. Les syndicats écrivent que "cette décision rendrait l'Inde complice de la guerre génocidaire qu'Israël mène contre les Palestiniens."
Sanjay Vadhavkar, le secrétaire général de la Fédération des travailleurs de l'acier, du métal et de l'ingénierie d'Inde, affiliée à IndustriALL, a déclaré :
"Le gouvernement indien prend une très mauvaise décision en envoyant ses travailleurs travailler dans des conditions aussi dangereuses. La sécurité des travailleurs est très préoccupante en ce moment en Israël."
Anton Marcus, le secrétaire général du Syndicat du personnel de la zone franche d'exportation et des services généraux, affilié d'IndustriALL au Sri Lanka, joute :
"On ne peut que déplorer que le gouvernement sri-lankais soit incapable d'assurer la sécurité d'emploi et la protection sociale des travailleurs dans son pays et les incite plutôt à chercher du travail ailleurs, et cela dans une zone de guerre."
Apoorva Kaiwar, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud, déclare elle aussi :
"Il est effroyable que les gouvernements d'Asie du Sud incitent des travailleurs à partir travailler en Israël et dans les territoires palestiniens occupés plutôt que de contribuer à mettre fin à la guerre."
Photo : ILO Flickr